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* Dans l'article "LANGUISSANT, -ANTE,, part. prés. et adj."
LANGUISSANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de languir*.
II. − Adjectif.
A. − [En parlant d'une pers.]
1. Vx. Qui languit, qui se trouve dans un état de grande faiblesse physique ou psychologique. Il me parut grandi, mais faible et languissant d'un coup d'épée qu'il avait reçu dans la poitrine (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 98):
1. Âgée de près de soixante-dix ans, et dès lors fort languissante, fort affaiblie de santé, elle était comme un général malade, qui se fait porter là où est le danger. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 51.
[P. méton., en parlant de l'état de santé] Sa santé déjà languissante ne résista pas à l'atteinte que lui porta ce hideux spectacle (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1594).
2. P. ext.
a) Qui est abattu par des tourments persistants, par de longues épreuves. La lassitude que m'a causée la révolution involontaire que je me suis faite, en lisant ta dernière lettre à moitié, n'est pas finie. Je suis languissant; je ne retrouve pas mes jambes (Balzac, Lettres Étr., t. 3, 1846, p. 190).
b) Qui est sans ardeur, sans énergie. Maxime resta languissant. La chaleur était suffocante (Zola, Curée,1872, p. 485):
2. Vous demandez où est votre femme, vous la croyez sur pied. − Madame est encore au lit, dit la femme de chambre. Vous trouvez votre femme languissante, paresseuse, fatiguée, endormie. Balzac, Ptes mis.,1846, p. 22.
En partic. Qui languit d'une passion amoureuse; langoureux. Elle-même avait perdu de sa belle tranquillité; des frissons l'agitaient, elle restait languissante, les mains lasses et inoccupées (Zola, Page amour,1878, p. 888).Elle lui jeta soudain ses bras autour du cou, comme languissante d'un abandon voluptueux (Toulet, Mar. Don Quichotte,1902, p. 156).
[P. méton.]
[En parlant d'un comportement (gestes, regards) qui exprime la langueur] Il posa ses pistolets sur le guéridon, et étreignit dans ses bras le corps souple et languissant de Valentine (Sand, Valentine,1832, p. 194).Cette blonde aux yeux languissants et à la taille inclinée comme un beau saule (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 828):
3. Pourquoi donc rougit la pucelle En face de l'adolescent? Pourquoi ce rire languissant Et cette allure qui chancelle? Rollinat, Névroses,1883, p. 26.
[En parlant d'une chose] Qui est empreint de langueur ou qui la suscite. Ce charme tendre et languissant des nuits sereines (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Clair de lune, 1882, p. 32):
4. Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber; Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui, pour moi seul, a des charmes secrets. Nerval, Chât. Bohême,1853, p. 19.
B. − [En parlant d'une chose] Qui manque de ressort, de dynamisme; dont l'activité, l'ardeur est diminuée. Ni reproches ni encouragements ne parviennent à ranimer une foi languissante (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 56):
5. L'archiprêtre (...) satisfait peut-être de n'avoir que deux fois par semaine à mener un catéchisme languissant, se tut. Toulet, Mar. Don Quichotte,1902p. 228.
En partic. [En parlant d'une production de l'esprit, d'une œuvre littér.] La conversation fut languissante, Madame Bovary l'abandonnant à chaque minute (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 120).Dans cette copie, tous les contours sont amollis (...). Je n'ai pas besoin de montrer combien la dernière phrase est languissante (France, Vie littér.,1888, p. 250).
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃gisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694.
DÉR.
Languissamment, adv.D'une manière languissante. Les femmes allèrent languissamment rétablir le désordre de leurs toilettes devant les glaces (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 191).Il jetait un regard de côté sur les bras nus, un peu maigres, languissamment levés autour des cheveux défaits (Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 272).[lɑ ̃gisamɑ ̃]. 1reattest. 1573 (Pontus de Tyard, Sonnets d'amour, VI, éd. Ch. Marty-Laveaux, p. 166); de languissant, v. languir, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 97.