| LANGUETTE, subst. fém. Objet, pièce en forme de (petite) langue. Couper une languette de fromage, de pain; languette de papier. Son bord libre [du voile du palais] se prolonge, dans son milieu, en une languette qui porte le nom particulier de luette (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 281).La ville s'élevait peu à peu et nous montrait ses phares, son palais lourdement épaté sur la languette de terre nommée Ras-et-Tin (le cap du figuier) (Du Camp, Nil,1854, p. 5).De l'envers de la planche à pain où les fixait une double languette de cuir, un homme détacha deux fourchettes d'étain, les deux seules que possédât le peloton (Courteline, Train 8 h. 47,1888, 1repart., 6, p. 63).Aux cerisiers, sur le bord de la sente, tremblaient des languettes de feuilles plus luisantes qu'une soie (Pourrat, Gaspard,1931, p. 103).♦ Languette d'une balance (vx). Aiguille du fléau. Elle n'était plus, selon la comparaison d'un habile manieur d'âmes, que la « languette de la balance », l'instrument docile et obéissant sous le poids de tout ce qu'on lui fait porter (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 216). ♦ Languette d'une chaussure. ,,Partie de la tige, ou pièce rapportée de la tige, prolongeant vers l'arrière la claque et protégeant le cou-de-pied`` (Rama 1973). − Spécialement ♦ FACTURE D'INSTRUMENTS DE MUSIQUE. Lame mobile engendrant le son par ses vibrations ou celle d'une corde sur laquelle elle agit. Languette d'un clavecin, d'un instrument à anche, d'un tuyau d'orgue. Par leurs embouchures en forme de cou d'oie, par leurs réservoirs en calebasse, par leurs tuyaux de bambou et par les anches ou languettes métalliques insérées dans ces tuyaux, les orgues à bouche résument les trois règnes de la nature, animal, végétal, et minéral (Arts et litt.,1935, p. 3615). Rem. Languette est le terme habituellement utilisé pour désigner l'anche des instruments à anche. V. Arts et litt., 1935, p. 3615. ♦ MAÇONN. ,,Petite cloison de séparation (entre conduits de fumée, pour séparer un puits en deux, etc.)`` (Barb.-Cad. 1971). ♦ MENUIS. Petite bande formant tenon pratiquée sur la rive d'une planche pour assemblage dans une rainure. Assemblage à rainures et à languettes. Le fond [de la boîte] est assemblé à feuillure dont la languette entre dans une rainure creusée sur le bas de la face intérieure des côtés (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 77). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃gεt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1266 languete « petite langue » (Vers de la mort, 181, 12 ds T.-L.); 2. 1302 langhete « garniture en forme de langue d'une étoffe » (doc. ds B. archéol. du Comité des travaux hist. et sc., 1918, 141); 1530 languette « aiguille d'une balance » (Palsgr., p. 281b); 1611 languette de hault-bois (Cotgr.); 1554 languette « tenon d'une pièce de bois servant à l'assemblage » (Philibert de Lorme, Pièces justificatives ds Artistes et monuments de la Renaissance en France, éd. M. Roy, p. 268). Dér. de langue*; suff. -ette*. Fréq. abs. littér. : 102. |