| LANCE-PIERRE(S),(LANCE-PIERRE, LANCE-PIERRES) subst. masc. Petite fourche de bois, de métal ou de plastique, munie d'une pochette de cuir et de deux élastiques, dont les enfants se servent pour lancer des pierres (cf. fronde2). Quand ils auront épuisé leurs paquets de cartouches et leurs caissons, vous leur direz de se battre avec des lance-pierres? (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 30):Je n'avais pas huit ans qu'on disait déjà de moi : « Il est plus roué, ce drôle, que les fesses d'un postillon ». C'était ben vrai que je ne savais quoi inventer. Les lance-pierres à élastiques, (...) ça ne me suffisait pas.
Genevoix, Raboliot,1925, p. 137. − Fam. Avec un lance-pierres. Vite et insuffisamment. Manger avec un lance-pierres (Riv.-Car. 1969).Pop. béqueter avec un lance-pierre (Esn. 1966). ♦ P. anal. Au lance-pierres. Insuffisamment. On gère serré dans le négoce alsacien, on paie les employés au lance-pierres, (...) on traite les invités comme si c'était carême (P.-M. Doutrelant, Les Bons vins et les autres, suivi d'un Guide de l'acheteur, Paris, Éd. du Seuil, 1976, pp. 128-129). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃spjε:ʀ]. V. lancer. Étymol. et Hist. 1. 1894 (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon ds Quem. DDL t. 4); 2. 1915 arg. « fusil » (Écho des Marmites, no3 ds Sain. Tranchées, p. 112); 1918 « [p. réf. au sens arg. de fusil*] estomac » (d'apr. Esn.). Composé de lance, forme verb. de lancer1*, et de pierre*. |