| LAMIE, subst. fém. A. − MYTH. Monstre fabuleux représenté avec une tête de femme et un corps de serpent, qui passait pour dévorer les hommes et les enfants; p. ext., sorcière, démon féminin. Méphistophélès parcourt d'un autre côté les vagues régions du monde des ombres; de l'entretien des sages, il passe à celui des lamies, qui tentent de le séduire en lui offrant des charmes analogues à sa nature diabolique (Nerval, Sec. Faust,1840, p. 219).L'autorité des Écritures nous enseigne qu'il existe des démons de nuit, de jour et de midi. Mais il serait sans fin, si l'on voulait parcourir toutes les Écritures, de donner une énumération complète des espèces indiquées par les prophètes : onocentaures, poilus, sirènes, lamies, hiboux (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 101). B. − ICHTYOL. Requin au corps allongé, au museau conique, d'une taille pouvant atteindre un mètre, que l'on trouve dans les mers froides et tempérées. Synon. taupe de mer, touille.Les Naturalistes ont donné le nom de Lamie à un genre de Poissons monstrueux, de l'ordre des Chondroptérygiens, famille des Sélaciens, qui a été créé aux dépens des Squales : il ne diffère de ce genre que par son museau pyramidal, à la base duquel sont les narines, et par la position de ses trous branchiaux, situés tous en avant des pectorales (Bouillet1859). Prononc. et Orth. : [lami]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1527 mythol. (J. Bouchet ds R. Lang. rom. t. 52, p. 114); 2. 1551 ichtyol. (Belon, Histoire naturelle des estranges poissons marins, 21). Empr. du lat.lamia « sorte de vampire dont on menaçait les enfants; genre de poisson », du gr. λ
α
́
μ
ι
α « monstre féminin qui dévorait les hommes et les enfants, croquemitaine »; cf. au sens 2, la forme amie attestée en 1551 (Belon, op. cit., 21). |