| LAMBINER, verbe intrans. Fam. Agir avec lenteur et mollesse en perdant son temps. Synon. traîner.Cet enfant n'avance pas dans son travail, il ne fait que lambiner (Ac.1935).Pas le temps de lambiner! Ne lambinons pas! J'ai une peur atroce que mes drôles ne lambinent; ils mettent dans cette affaire une lenteur, une incurie incroyables (Flaub., Corresp.,1846, p. 350).Vas-tu toujours rester là à rêvasser et à lambiner? Va jouer avec ces gamins là-bas (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 190).Enfin, enfin! nous y arrivons! Oh! nous avons pris notre temps, nous avons louvoyé, caboté, lambiné. Maintenant nous arrivons (Audiberti, Quoat,1946, 1ertabl., p. 44):Au lieu d'aller prendre l'autobus à la gare Saint-Lazare, comme il en avait l'habitude, il lambina vers les boulevards, en jouissant singulièrement de tout ce qu'il voyait, comme si c'était la première fois.
Montherl., Célibataires,1934, p. 830. − Emploi trans., rare. Lambiner qqn.Le faire attendre, en faisant traîner les choses en longueur. La brave fille s'était précipitée vers le juge d'instruction, et Richard lui devait sa prompte levée d'écrou. À Draveil, à Soisy, on n'avait pas manqué de dire : « Ces Fénigan sont si riches... pas de danger que la justice les lambine, ceux-là. » (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 315). REM. Lambinasser, verbe intrans.,rare. Synon. de traînasser.Mais qu'ils disent donc ce qu'ils veulent au lieu de lambinasser et de tourner autour du pot (La Varende, Roi d'Écosse,1941, p. 197). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃bine], (il) lambine [lɑ
̃bin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1642 (Oudin Fr.-Ital.). Dér. de lambin*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 12. DÉR. 1. Lambinage, subst. masc.,fam. Fait de lambiner. Je ne veux plus de rendez-vous ni de lambinages comme autrefois; ou j'épouserai Irma tout de suite, ou je ne l'épouserai pas (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 286).− [lɑ
̃bina:ʒ]. − 1reattest. 1879 (A. Daudet, Rois en exil, p. 491); de lambiner, suff. -age*. 2. Lambinerie, subst. fém.,fam., synon.Poil de Carotte (...) ne se préoccupe que de ne pas nettoyer son assiette, trop tôt, par gourmandise, ou trop tard, par lambinerie (Renard, Poil Carotte,1894, p. 97).− [lɑ
̃binʀi]. − 1reattest. 1808 (Hautel); de lambiner, suff. -erie*. |