| LAISSE1, subst. fém. A. − 1. Lien solide servant à maintenir un animal, notamment un chien, pour l'attacher quelque part ou pour le promener à ses côtés. Laisse de cuir; accrocher une laisse au collier; tenir, mener un chien en laisse; tirer sur sa laisse; promener (un animal) au bout d'une laisse. Jacqueline est une petite fille et Miraut est un gros chien... Elle a vu... Miraut, attaché par une longue laisse à un arbre (France, P. Nozière,1899, p. 66).Je tordis une solide laisse que je fixai au collier métallique du guépard (Benoit, Atlant.,1919, p. 251): 1. − Tiens ton chien, Firmin! Empêche-le!
− Couche, Dévorant!
D'instinct, le garde avait raidi la laisse, arrêtant l'élan du molosse.
Genevoix, Raboliot,1925, p. 324. − [Pour attacher plusieurs animaux ensemble] Laisse de deux chiens, de chevaux; meute en laisse; coupler deux chiens en laisse. Prenant ses chiens en laisse et son fusil sur l'épaule (Lamart., Confid.,1849, p. 342).Un groupe de chiens conduits en laisse et accompagnés par deux cavaliers (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 441). 2. Loc. verb. fig. Mener, mettre, tenir (qqn ou un élément de son comportement) en laisse. Empêcher (quelqu'un) d'agir librement, imposer (à quelqu'un) sa volonté. Synon. brider.La mère de Gaston essayait vainement (...) d'imposer silence à l'homme qu'elle avait si longtemps gouverné, qu'elle avait tenu en laisse (Sandeau, Sacs,1851, p. 57).Menant en laisse sa volonté frémissante, il s'est présenté à l'autel (Claudel, Part. midi,1906, p. 983): 2. ... il ne peut pas voir une prairie sans se lancer dessus au galop, transfiguré par une passion vorace. Puis il me cherche avec des yeux rayonnants, comme pour m'inviter à approuver son plaisir. Et, vrai, je n'ai pas le cœur de le mettre en laisse.
Montherl., Olymp.,1924, p. 237. ♦ Casser, briser sa laisse. Se libérer. Il devina que je briserais ma laisse s'il ne l'allongeait pas (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 197).Une pauvre petite heure durant, nous nous donnons l'illusion d'être libres, d'avoir cassé nos laisses et rompu nos colliers (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 210). B. − P. anal., HABILL. Cordon de chapeau. Laisse de soie. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [lεs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Chateaubr., Ét. hist., 1831, p. 447 et Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 344 : lesse. Étymol. et Hist. V. laisse3. |