| LABIAL, -ALE, -AUX, adj. A. − 1. ANAT. Qui se rapporte aux lèvres. Muscles labiaux; artère, glande labiale. On peut observer des contractions faciales involontaires déclenchées par les mouvements et réalisant, par exemple, une élévation de la commissure labiale pendant l'occlusion volontaire des yeux (QuilletMéd.1965, p. 367). − Littér. Que manifeste le mouvement des lèvres. L'éloquence, le flux labial entre pour les neuf dixièmes dans les voies et moyens de notre exploitation (Balzac, Gaudissart,1834, p. 6).Le ronronnement de prières toutes labiales (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 40). 2. ZOOL. Qui se rapporte au labium. Palpe labial. Chez les Hémiptères (...) la gouttière labiale est couverte seulement à la base par un labre très court (Zool.,t. 2, 1963, p. 493 [Encyclop. de la Pléiade]). B. − PHONÉT. Qui est produit par une projection et un arrondissement des lèvres; qui est accompagné de ce mouvement des lèvres. Articulation labiale. Les latins (en Italie surtout) ont une technique à émission plus claire, entraînée par une syllabation à prédominance labiale (Arts et litt.,1935, p. 36-7).Du point de vue acoustique, un son labial est diffus (puisque l'étranglement le plus étroit du canal vocal se trouve en avant de la cavité buccale) et grave (l'articulation étant périphérique, le résonateur buccal est ample et non compartimenté) (Ling.1972). ♦ Consonne labiale, p. ell. labiale, subst. fém. Consonne articulée soit au moyen des deux lèvres (consonne bilabiale), soit au moyen de la lèvre inférieure s'appuyant contre les incisives supérieures (consonne labiodentale ou dentilabiale). Les labiales latines étaient représentées dans la langue classique par (...) deux occlusives : la sourde p et la sonore b; (...) deux fricatives : une sourde f, bilabiale à l'origine, mais devenue dentilabiale; une sonore [w] graphiée u (Bourc.-Bourc.1967, p. 167). Rem. Dans un emploi plus restrictif, rare aujourd'hui, labial est pris au sens de bilabial. D'après le lieu d'articulation on distingue trois types principaux d'occlusives : le type labial p, b, m, (...) qui s'articule avec les deux lèvres (Saussure, Ling. gén., 1916, p. 71). b p m sont réunis dans une abstraction supérieure, les labiales (Id., ibid., p. 82). ♦ Voyelle labiale (rare). Voyelle accompagnée d'une projection et d'un arrondissement des lèvres. Synon. (plus usité) voyelle arrondie, labialisée.Les lèvres peuvent former une ouverture arrondie plus ou moins grande; les voyelles sont arrondies ou labiales (o, u) (Bouasse, Instr. à vent,1930, p. 210). Prononc. et Orth. : [labjal], masc. plur. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1580 adj., phonét. (Pierre de La Primaudaye, L'Académie françoise, Deuxiesme Iournee, chap. 13, fo35 ro); 1797 subst. (Voy. La Pérouse, t. 2, p. 290 ds Quem. DDL t. 25); 2. 1753 adj. « relatif aux lèvres » (Dict. Anat. lat.-fr. ds Brunot t. 6, p. 611). Dér. sav. du lat. labium « lèvre »; suff. -al*; noter l'adj. labier « relatif aux lèvres » 1611, Cotgr. L'angl. labial est attesté au sens 2 dès 1650 et comme terme de phonét., subst. 1668 (NED). Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Quem. DDL t. 3. |