| KYSTE, subst. masc. Enveloppe organique fermée en forme de poche. A. − MÉD. PATHOL. Tumeur bénigne formée d'une membrane contenant une substance molle, liquide ou pâteuse, quelquefois solide, dont l'origine et la localisation sont extrêmement diversifiées. Kyste bronchique, épithélial, lymphatique, œsophagien, osseux, sébacé, synovial; kyste de l'ovaire, du pancréas. Le petit kyste dont je souffre depuis cinq jours me forçait de remplacer le col par une écharpe de soie blanche (Gide, Journal,1905, p. 158).Un kyste dermoïde (...) est (...) profond, de consistance pâteuse et donne un liquide d'aspect huileux à la ponction (QuilletMéd.1965, p. 184). − P. métaph. Ce que nous voyons se produire (...) c'est une disparition des kystes historiques, des verrues politiques, des derniers corps étrangers que la grande réduction au même dénominateur napoléonienne avait laissé subsister (Morand, Chron. homme maigre,1941, p. 169): Quand il liquide le complexe d'Œdipe, l'enfant fait siennes, par introjection, les manières de juger et de sentir de ses parents (...). Il n'en est pas moins un kyste formé autour d'un corps étranger, et l'école multiplie les observations où l'on voit le surmoi déconcerter la vie psychique en faisant pression sur elle...
Mounier, Traité caract.,1946, p. 580. B. − ZOOL., BOT. Membrane plus ou moins épaisse entourant provisoirement un organisme ou une partie d'un organisme pour assurer une protection dans un cycle évolutif ou reproductif ou pour résister à un milieu défavorable. Kyste de protection, de résistance. Les jeunes trichines s'enroulent en spirale et s'entourent chacune d'une capsule protectrice ovoïde, appelée kyste (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 440).Un sujet qui paraissait sain, mais qui était infecté, avait répandu les kystes du parasite dans les tranchées (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 290).À côté de la simple division longitudinale, sans perte des flagelles, on connaît également des kystes endogènes formant 4 à 16 spores (J.-M. Pérès, Vie océan,1966, p. 46). Prononc. et Orth. : [kist]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1370 kisti (G. de Chauliac, Chirurgie, ms. Montpellier d'apr. Sigurs, p. 64); 1478 kist (Id., ibid., fo50, ibid., p. 404); av. 1718 kiste, kyste (M. Dionis d'apr. Trév. 1721). Empr. au gr.
κ
υ
́
σ
τ
ι
ς « poche gonflée, vessie ». Fréq. abs. littér. : 13. DÉR. Kystique, adj.Qui concerne un kyste. a) [Correspond à A supra] Cette méthode permet aussi d'explorer le canal rachidien, les trajets fistuleux, certaines cavités suppurées ou kystiques (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 647).b) [Correspond à B supra] Certaines de ces espèces [les amibes] semblent pouvoir parasiter accidentellement l'homme, ou tout au moins traversent le corps à l'état kystique (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 19).− [kistik]. Att. ds Ac. 1835, 1878. − 1reattest. 1721 kistique (Trév.); de kyste, suff. -ique*. |