| KIOSQUE, subst. masc. A. − 1. Au Moyen-Orient, petit pavillon de jardin ouvert de tous côtés, coiffé d'un dôme. La voûte [de la pyramide] (...) prend la forme de la coupole ou du kiosque soutenu par des piliers frêles (Faure, Hist. art,1912, p. 172): Près de chaque bassin s'élevait un kiosque formé de colonnettes supportant un toit léger et entouré d'un balcon à claire-voie, où l'on pouvait jouir de la vue des eaux et respirer la fraîcheur du matin et du soir, à demi couché sur des sièges rustiques de bois et de jonc.
Gautier, Rom. momie,1858, p. 242. 2. Petit pavillon de style oriental, de base circulaire ou polygonale, limité sur le pourtour par une balustrade surmontée ou non d'une surface vitrée, servant de lieu de repos dans les jardins et les parcs. La joyeuse compagnie alla prendre le café dans un petit kiosque en bois, copié sur l'un de ceux du Bosphore (Balzac, Curé vill.,1839, p. 246). ♦ Kiosque à musique. Pavillon à base circulaire établi dans un jardin public, sur une place, et qui est destiné à abriter les musiciens lors d'un concert en plein air. Rivière revit encore en songe les foules des petites villes, qui tournent le soir autour de leur kiosque à musique (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 121). B. − P. anal. 1. Abri édifié sur la voie publique ou dans certains lieux publics (gares p. ex.) où sont vendus des journaux, des fleurs, des confiseries. Synon. aubette (région.).Kiosque à journaux. Il y avait (...) un kiosque de bouquetière plein de roses (Zola, E. Rougon,1876, p. 330).Les éventaires de journaux se trouvent quelquefois dans des kiosques spéciaux, dans la rue et dans les gares (Civilis. écr.1939, p. 3411).Elle avait la fâcheuse habitude de vous gâter (...) en vous achetant toujours de ces confiseries malpropres qui vous faisaient si grande envie à l'éventaire des kiosques (Butor, Passage Milan,1954, p. 57). 2. a) SPECTACLES FORAINS. Partie centrale du chapiteau (dans les montages à mât unique). Synon. corniche.Les forains la nommaient [une petite tente ronde] le parapluie : partant du mât unique, fiché au sol, une armature en bois formant kiosque soutenait la toile. Le terme kiosque s'applique encore à la partie centrale du chapiteau moderne (Baudez, Le Cirque et son langage ds Vie Lang., 1962, p. 2). b) MARINE − ,,Abri vitré installé sur le pont d'un bâtiment pour protéger le personnel et les appareils du vent et des embruns. Kiosque de la barre, de la timonerie`` (Gruss 1952). − ,,Superstructure du sous-marin, situé au-dessus du poste central de la manœuvre, dont la partie supérieure sert de passerelle pendant la marche en surface`` (Gruss 1952). Le plateau du kiosque s'appelle « baignoire » soit à cause de sa forme, soit parce qu'on y est mouillé dès qu'il y a un peu de mer (Le Clère1960). REM. Kiosquaire, subst.Personne qui tient un kiosque à journaux. Les marchands et kiosquaires parisiens ont repris la vente des quotidiens (Le Monde,28 mai 1968ds Rob. Suppl. 1970). Prononc. et Orth. : [kjɔsk]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1608 chiosque « pavillon » (P.-V. Palma Cayet, Chronologie novenaire, p. 347 cité par R. Arveiller ds Mél. Dauzat (A.), p. 27); 1654 kiosque (Du Loir, Voyages, p. 271 ds Z. rom. Philol. t. 58, p. 400); b) 1867 spéc. mus. (Taine, Notes Paris, p. 39 : un kiosque [...] avec des musiciens); 1885 kiosque de la musique (Maupass., Contes et nouv., t. 2, En wagon, p. 58); 2. 1848 kiosque de journaux (M.P. Boye, c.r. : J. Lesclide, Journ. intime in L'Age nouveau, no30, 17 et 20 ds Quem. DDL t. 13 [ici, p. méton. « ensemble de journaux garnissant un kiosque »]); 3. a) 1902 mar. « abri sur le pont d'un bateau » (Nouv. lar. ill.); b) 1952 « superstructure d'un sous-marin » (Gruss). Empr., par l'intermédiaire de l'ital.chiosco (1594 d'apr. M. Cortelazzo et P. Zolli, Dizionario etimologico della lingua italiana), au turc kös????k (avec k- initial palatal; s????
= [ʃ]) « kiosque, pavillon », et celui-ci au persan kūšk « palais » (Devic; Dozy t. 2, p. 472; Lammens, pp. 143-144; FEW t. 19, pp. 103 et 213; Klein Etymol.). Fréq. abs. littér. : 303. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 398, b) 365; xxes. : a) 530, b) 433. Bbg. Archit. 1972, p. 180. - Boulan 1934, p. 187. - Weil (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, pp. 25-26. |