| KILO, subst. masc. Abrév. cour. de kilogramme. Écoute, dit la Maheude à son homme, puisque tu vas à Montsou pour la paie, rapporte-moi donc une livre de café et un kilo de sucre (Zola, Germinal,1885, p. 1282).Ils ne diront pas qu'un kilo de plume pèse moins qu'un kilo de plomb (Alain, Propos,1907, p. 16):Cette pression, ces efforts atteignent des chiffres d'évaluations inouïs. On n'ose citer, de peur d'invraisemblance, de crainte d'erreur. Ne m'a-t-on pas appris que dix mètres de chute, considérée comme perpendiculaire, donnent un kilo de pression par centimètre carré?... Et il y a 10 000 centimètres carrés par mètre, et la colonne d'eau est haute de 475! Quel poids formidable!...
Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 187. − Locutions ♦ (Coûter, valoir) x francs le kilo, tant le kilo. [Pour exprimer la valeur d'une marchandise pour un kilo] On entendit tout le bruit de l'enchère voisine, des soles de la Marie-Rose que M. Lengagne tenait à quatre cent soixante francs, au jugé : quatre francs le kilo (Hamp, Marée,1908, p. 24).− Comme il avait été menacé et que le mari a une sale presse, il s'en est tiré avec deux ans. − Ben, dit-il simplement, ça met le cornard d'ici, à pas cher le kilo!... (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 141). ♦ Au fig. Subst. + au kilo. En grande quantité.Il a vu que nous nous aimions. C'était bien visible; nous faisions de la grosse poésie le soir, du lord Byron au kilo (Dumas fils, Fils natur.,1858, prol., 9, p. 49). − [Dans l'industr. automob., pour caractériser un véhicule de transport léger, selon la charge utile transportable] J'ai décidé de constituer au Tchad un groupe saharien motorisé pour lequel le matériel et l'armement ci-après sont nécessaires, outre celui qui existe sur place : 50 camionnettes de 1 500 kilos, 100 camions de 3 tonnes (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 384). − P. anal., arg. ou pop., vieilli ♦ Litre de vin ou d'alcool. Synon. kil.[Le bleu au caporal :] C'est moi qui ai pris votre établi au faubourg (...). J'ai une « roue de derrière » pour qu'on s'en aille boire un kilo (D'Esparbès, Yeux clairs,1894, p. 240).Et puis, c'pépère, tu parles aussi d'un quart à trous! C'est à ne pas y croire c'qu'i's'laisse tomber de kilos dans l'étui, dans l'espace seulement d'une journée (Barbusse, Feu,1916, p. 26). ♦ Tête d'une personne. Synon. fiole.Tu vois pas que tous ces monteurs de coups y se payent note kilo (Musette, Mariage Cagayous,1905-06, p. 26). Prononc. : [kilo]. Ch. Durand, Industr. minér. Lorr., 1893, p. 31, Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 145, kilog, qu'il convient sans doute de prononcer comme kilogramme, « en toutes lettres ». Étymol. et Hist. I. 1794-95 kilo « mille » (Journal des Arts et Manufactures, t. II, pp. 466-467 ds Brunot t. 9, p. 1155, note 1). II. 1. 1858 kilo fig. « kilogramme » (Dumas fils, loc. cit.); d'où 2. 1878 « litre de vin » (Rigaud, Dict. jargon paris., p. 195). I tiré arbitrairement du gr. χ
ι
́
λ
ι
ο
ι « mille ». II apocope de kilogramme*. Fréq. abs. littér. : 320. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 34, b) 31; xxes. : a) 318, b) 1 123. |