| KIF-KIF, KIF, adj. inv. [Pour indiquer la similitude, l'identité] Pop. et fam., loc. C'est kif-kif; c'est kif comme + subst. (plus rare). C'est pareil. Ces pauv' vieux qui ar' rgardent leur capharnion. Tu croirais une flopée d' mères zyeutant leurs p'tits. Coute-les. I's appellent leurs trucs. Tiens, çui-là, dès lors qu'i' dit : « Mon couteau! » C'est kif comme s'i' disait : « Léon, ou Charles... » (Barbusse, Feu,1916, p. 196).Ce qu'on fait ici ou rien, c'est kif kif (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 388).Je vous aurais dit mon numéro de téléphone, ce serait kif-kif, parce que l'interrupteur est mis à perpétuité (Montherl., J. filles,1936, p. 981).♦ P. ell. du verbe, avec une valeur adv. Synon. de pareillement. L'autre ferme, un peu plus loin, noyée kif-kif (Barbusse, Feu,1916p. 115).Synon. de comme.Tout par un coup, soupirant kif-kif un phoque, l'un des deux culs-terreux s'exclama : − Quelle veine, si j'avais un pré aussi grand que la voûte céleste! (E. Pouget, Le Père Peinard,p. 60 ds Cellard-Rey 1980). − Loc. pop. C'est kif-kif bourricot. Il s'agissait de savoir si certain piquet de roses à un corsage ferait mieux posé comme ceci ou posé comme cela : − C'est bonnet blanc, blanc bonnet disait l'une. − C'est kif-kif bourricot appuyait une autre (Loti, Désench.,1906, p. 26). ♦ P. ell. du verbe. Que ce soit le printemps rose Où tout dit : « J'aime! » à l'écho, Que ce soit l'hiver morose, Pour eux : kif-kif bourriko! (Pradels ds France1907). − [Avec une valeur subst.] Loc. pop. C'est du kif. Français ou Anglais, les lardons c'est tout du kif comme vermine (Céline, Mort à crédit,1936, p. 275). ♦ À la forme négative, rare. J'étais certain qu'avec une bonne, elle travaillerait cinquante fois plus... Elle y tenait énormément à sa condition féroce... Pour moi, c'était pas du kif... J'avais comme un ver dans la pomme. J'étais profiteur en rapport (Céline, Mort à crédit,1936p. 363). Prononc. et Orth. : [kifkif]. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971 proposent d'écrire kifkif. Étymol. et Hist. 1867 kif-kif adj. (Delvau); kif-kif bourrico 1879 (Le Père Duchêne illustré, no5, 15 nivôse an 88 [sic pour 87 = 1879], p. 2 : Pourquoi que les rois, ça ne serait pas kifkif bourrico?); 1914 c'est du kif (arg. milit. ds Esn.); 1916-17 (109eInf. ds Esnault, Notes compl. Poilu, 1956). Empr. à l'ar. maghrébinkīf kīf « exactement comme, c'est la même chose » (littéralement : « comme comme »), redoublement de kīf (ar. class. kayfa) « comment? comme, ainsi que » (Dozy t. 2, p. 505b; FEW t. 19, p. 93). Fréq. abs. littér. : 13. |