| KIEF2, KIF, subst. masc. Drogue hallucinogène extraite des plants femelles ou des fleurs desséchées d'une variété de chanvre indien (poussant en Afrique du Nord), qui est ajoutée au tabac à fumer ou plus rarement ingérée par voie orale. Calumet, narghilés, pipe, pipette à fumer le/du kif. Une de ses grandes distractions là-bas [en Algérie] (...), était d'aller voir (...) un fumeur de kif, fumant toute la journée, les yeux sur une cage où voletaient deux petits oiseaux, dans un état d'extase complètement emparadisée (Goncourt, Journal,1896, p. 415).La pipette de kief, de bouche en bouche, circulait (Gide, Journal,1910, p. 324).Beaucoup sont morts du kif, un kif plus violent que l'opium (Benoit, Atlant.,1919, p. 228):... à l'âge où je me hasardais à fumer des Abdullah (...), il avait épuisé morphine, cocaïne et quelques autres remèdes (...) tels que l'épine de Mossoul et le swab. (...) il se donnait pour agent de renseignements, sachant que ces résines suintent de préférence autour des greffes internationales un peu louches, flattant l'Algérien chargé de la propagande en Algérie pour obtenir du kif...
Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 27. Prononc. et Orth. : [kjεf]. Autre forme kif(f) [kif] (Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Catach-Golf Orth. Lexicogr. 1971 kif. Étymol. et Hist. A. 1670 Kaif « repos, bien-être » (Briot, trad. de l'angl. de P. Rycaut, Hist. de l'empire ottoman, p. 297); 1789 Kief (J.-C. Pingeron, trad. de l'ital. des Lettres de M. l'abbé D. Sestini..., t. 3, p. 251 cité par R. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 40, p. 457). B. [1857 kief « mélange de tabac et de chanvre indien » (Fromentin d'apr. Lar. Lang. fr.)]; 1859 kief (Fromentin, Sahel, p. 69); 1885 kif (A. Daudet, Tartarin Alpes, p. 39). Empr. à l'ar.kayf (ar. maghrébin kīf) « plaisir; bien-être, santé; joie, bonne chère; état de gaieté causé par le haschich; haschich ». Mot également passé en turc : keyif (Dozy t. 2, p. 505b; Lok. no1007; Nasser, pp. 519 et 556; FEW t. 19, p. 93). Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Quem. DDL t. 7, 13. |