| KHAN1, KAN, subst. masc. Titre porté par celui qui exerce un pouvoir politique, religieux dans le monde mongol ou soumis à l'influence mongole (Turquie, Perse, sous-continent Indien). Il y avait, à Shyraz, un peintre appelé Mirza-Hassan, et on ajoutait khan, non pas qu'il fût, le moins du monde, décoré d'un titre de noblesse; seulement sa famille avait jugé à propos de lui conférer le khanat dès sa naissance (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 127).− Chef, commandant. Le grand khan de Tartarie; le khan de Crimée. En 1260 les Mongols, commandés par le khan de Perse Hulagu, petit-fils de Gengis-Khan, envahirent la Syrie musulmane (Grousset, Croisades,1939, p. 372). Prononc. et Orth. : [kɑ
̃]. Homon. camp, quand, quant. Ac. 1762-1878 kan, Ac. 1935 khan, var. kan. Étymol. et Hist. I. Ca 1298 kaan, kan, can « souverain chez les Tatars et les Mongols » (Marco Polo, Il Milione, § XI, éd. L. F. Benedetto, p. 7-8); 1549 cham (Est.); 1697 khan (D'Herbelot, Bibl. orientale, p. 989). II. 1666 can « gouverneur d'une province en Perse » (Thévenot, Divers voyages, t. 1, p. 15 ds Boulan, p. 187); 1697 khan (D'Herbelot, loc. cit.). I empr. au mongol kagan « prince, souverain ». Cf. le turc de même orig. hān, hāqān [orth. mod. han, hakan] « id. ». Mot également passé en persan et en ar. hān (Lok. no808; FEW t. 19, p. 92; Vasmer, t. 1, pp. 499-500; Klein Etymol., s.v. khan). À rapprocher du b. lat. et lat. médiév. gaganus, caganus « roi chez les Huns et les Avars » (dep. le vies., v. TLL s.v. gaganus; Du Cange, Nierm., Mittellat. W., s.v. caganus). II empr. au persan hān, cf. I. Fréq. abs. littér. : 82. DÉR. Khanat, subst. masc.a) Dignité, fonction de khan. Le khanat fut une des plus grandes dominations humaines. Elle embrassait un bon demi-tiers du globe au Moyen-Âge (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1847, p. 656).V. ex. de Gobineau, supra.b) Pays soumis à un khan. Aux khanats de Boukhara, de Khokland, de Koundouze, il a trouvé des chefs disposés à jeter leurs hordes tartares dans les provinces sibériennes (Verne, M. Strogoff, t. 1, 1876, p. 28).− [kana]. − 1resattest. a) 1678 kanat « pays soumis à l'autorité d'un khan » (Tavernier, Voyages, I, 394 ds Boulan, p. 187 : un des bons Kanats, c'est à dire de bons gouvernements de la Perse), b) 1840 Khanat « fonction, dignité de khan » (Ac. Compl. 1842); de khan1, suff. -at*. BBG. − Dauzat (A.). Mots fr. d'orig. orientale. Fr. mod. 1943, t. 11, p. 246. |