| KAVA, KAWA, subst. masc. Variété de poivrier de la Polynésie. Un vieux Indien, qui tenait une branche de kava à la main (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 180).La racine de kawa constitue (O'Rorke) un puissant sudorifique. Elle a une influence heureuse sur les affections catarrhales et la blennorrhagie en particulier (Littré-Robin1865).V. aussi ava.− P. méton. Boisson enivrante préparée avec la racine de cet arbre. Le kava, le stimulant de tous les Polynésiens en général, qui permettait d'entrer en transe ou qu'on offrait en libation aux dieux, jouissait à Samoa d'un tel prestige « qu'on ne pouvait commencer rien d'important... sans une coupe préliminaire de kava » (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 347).Avec les racines d'une variété de poivre très semblable à celle dont les feuilles sont mâchées en Mélanésie, les Polynésiens préparent une liqueur alcoolique, stimulante et sucrée, appelée « kawa ». Les racines séchées sont soigneusement mastiquées, puis le jus et la pulpe sont crachés dans un vase spécial en bois. Cette mixture est ensuite remuée, mélangée avec de l'eau, et filtrée. L'absorption de kawa est presque toujours accompagnée de cérémonies (Page, Dern. peuples primit.,1941, p. 238). Rem. Le mot est attesté comme subst. fém. par qq. dict., tantôt dans ses deux emplois (Besch. 1845, Lar. 19e-Pt Lar. 1906), tantôt uniquement lorsqu'il désigne la boisson (Lar. 20e-Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Prononc. et Orth. : [kava], [-w-]. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971 kava. Étymol. et Hist. V. ava. |