| KANDJAR, CANGIAR, subst. masc. Poignard oriental à lame longue et étroite, à poignée sans garde et à pommeau ailé. Pendant cette ritournelle on aperçoit (...) Othello qui, une lampe à la main et son cangiar nu sous le bras, pénètre dans l'appartement de son amie (...) la lame du cangiar nu (...) apprend tout au spectateur (Stendhal, Rossini,1823, pp. 302-303).Ce verbiage est pour t'annoncer, mon cher conscrit, l'expédition d'un tonneau : il recèle, dans l'étoupe, deux chibouks, un narguilé de cuivre, trois cimeterres et six kandjars, deux fusils albanais (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 363).Prononc. et Orth. : [kɑ
̃dʒa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Var. kangiar (Ac. 1835, 1878; v. aussi DG). Stendhal, supra, cangiar. Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 268 et 281, kangiar; p. 396 kandgiar. Étymol. et Hist. 1519 chanzar (T. Spandugino, La genealogie du grand Turc a present regnant, B iiij rocité par R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 93, p. 317 [texte trad. de l'ital.]); 1612 Cancar (Hist. de la decadence de l'empire grec [...] par Chalcondile Athenien. De la trad. de B. de Vigenere, p. 358, ibid., p. 314); 1664 cangiar (J. de Thévenot, Relation d'un Voyage fait au Levant, p. 55, ibid., p. 315); 1787 kandjar (Volney, Voyage en Syrie et en Égypte, p. 128); 1825 khandjar (Mérimée, Théâtre C. Gazul, p. 161). Empr. à l'ar.hanğar « coutelas, poignard » (FEW t. 19, p. 66; Lok. no814) d'orig. persane (Pellegr. Arab. t. 1, p. 139), également passé en turc : hançer. Par l'intermédiaire de l'esp. alfanje (dep. le xiiies. par la voie de l'hisp. -ar. hanğal, Cor.), ce mot est également passé en fr. sous la forme alfange « cimeterre » (1615, F. Pyrard, Voyage, Paris, I, 68 cité par R. Arveiller ds op. cit., p. 317). Fréq. abs. littér. : 10. |