| JUSTIFIABLE, adj. Que l'on peut justifier. A. − [En parlant d'une pers.; correspond à justifier I A 2] Rare. Jules Lemaître, Louis Guimbaud et Louis Barthou sont justifiables dans la mesure où ils n'y sont pas allés pour rien, pour le plaisir (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 46). B. − [En parlant d'une chose; correspond à justifier I B 2] Protestant né, redevenu protestant par le fait de circonstances justifiables, peut-être inévitables (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 313).Vous saurez renoncer (...) à une fougue très justifiable à votre âge, mais qui nuirait à votre enseignement (Estaunié, Empreinte,1896, p. 198).Des convictions sans fondement justifiable (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 46).V. athéisme ex. 6 : ... ils restaient englués là, prolongeant de semaine en semaine un séjour sans cesse moins justifiable, une dérive molle au fil des jours, une attente aveugle, une épuisante indécision.
Gracq, Beau tén.,1945, p. 172. SYNT. Acte, décision, disposition, investissement, mesure, prétexte, privilège, procédé justifiable; cas justifiable; égoïsme, indignation, vanité justifiable. − [Avec un compl. prép.] (Fait) justifiable aux yeux de, vis-à-vis de, devant qqn; (fait) justifiable en droit. C'est un procédé qui est justifiable en soi, mais qui est, ici, appliqué avec maladresse (Maillet, Peint. relig.,1934, p. 15).Les « montées » dans la hiérarchie professionnelle, justifiables par des aptitudes correspondantes (Encyclop. éduc.,1960, p. 280). Prononc. et Orth. : [ʒystifijabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Ca 1300 « qui justifie, qui rend juste » les ouvres justifiables Des sainz (Macé de La Charité, Bible, Richel. 401, fo212c ds Gdf.), attest. isolée; à nouv. au xviiies. 1763-65 « qui comporte une justification » ([M. Durey de Meynières], trad. de Hume, Hist. des Tudors ds Féraud 1787 : Il pensoit qu'une telle violence étoit justifiable). Dér. de justifier*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 38. |