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JUREUR, subst. masc.
Vieux
A. −
1. Dr. Celui qui prête serment. Persécutions sans nombre dans Paris; (...) en 1372, contre les turlupins; puis contre les jureurs (...) et les réformateurs (Hugo, Paris,1867, p. 27).Le seigneur évêque de Troyes était messire Jean Laiguisé (...) un des premiers jureurs du traité de 1420 (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 475).
2. HIST., en appos. avec valeur d'adj. Prêtre jureur. Prêtre qui, sous la Révolution, avait prêté serment à la Constitution Civile du Clergé. Synon. prêtre assermenté, constitutionnel; anton. prêtre réfractaire.Intrépide, ne se gênant pas pour prêcher contre la république et les curés jureurs (Pourrat, Gaspard,1925, p. 25).
B. − Celui qui a l'habitude de jurer, de dire des jurons. Jureur, il y a encore du vrai; mais je jure tellement en dedans qu'on doit me passer le peu qu'on en entend (Flaub.,Corresp.,1847,p. 60).
Prononc. et Orth. : [ʒyʀ œ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 « celui qui témoigne de la probité de la partie » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4110); 2. ca 1223 plus gén. « celui qui jure, qui fait un serment » (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II, Mir 23, 238); 3. ca 1223 « celui qui jure, qui blasphème en prenant un être sacré à témoin » (Id., ibid., II, Mir 23, 273 : Ribaus n'est pas hardis jurere Qui espargne Dieu ne sa mere), cf. 1531 « blasphémateur, celui qui profère des jurons » (C. Marot, Chant Royal Chrestien, 46, éd. C. A. Mayer, Œuvres diverses, p. 181); 4. 1795 « prêtre qui a prêté serment à la Constitution Civile du Clergé en vigueur de 1791 à 1802 » (Proclamation au nom du Roi, 4o, 25 mai 1795 ds Brunot, t. 9, p. 895, note 7). Dér. de jurer* (suff. -eur2*), cf. aussi lat. jurator, dér. de jurare désignant un répartiteur de l'impôt puis employé plus gén. au sens de « celui qui prête ou a prêté serment » (cf. TLL s.v.).