| JOUXTER, verbe trans. Vieilli, littér. Être situé près de, être contigu, attenant à. L'alignement de ses prés et des fossés jouxtant la route, ses plantations de peupliers en Loire et les travaux d'hiver dans ses clos et à Froidfond l'occupèrent exclusivement (Balzac, E. Grandet,1834, p. 168).Blaise fit demi-tour, pénétra dans la maison, monta rêveusement tout un étage et s'engagea dans les couloirs pour gagner son bureau particulier qui jouxtait le cabinet de M. Joseph Pasquier (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 94).Les choses leur furent singulièrement facilitées du fait qu'ils occupaient tous deux dans la journée le même bureau, lequel bureau jouxtait la petite pièce où la Polonaise, qui avait obtenu de vivre à part de ses compagnes, passait les nuits (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 213).♦ Au fig., rare. Jouxter avec.Il a fait ce que doit faire un homme de lettres dans la politique, il a développé les points de son œuvre qui jouxtaient avec la politique quand l'occasion s'en est présentée (Barrès, Cahiers, t. 8, 1910, p. 257). − Rare, emploi part. prés. à valeur adv. Ce n'est pas chez nous tout à fait, mais jouxtant (Claudel, Annonce,1912, III, 1, p. 69). Prononc. et Orth. : [ʒukste], (il) jouxte [ʒukst]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1155 joster a « approcher de, toucher à » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 323 : le berfrai fist al mur joster); 1376 lang. jur. « (d'une terre) toucher à » jouxter trans. et jouxter a (Arch. de l'Eure E 568, Terrier de la Poterie Mathieu, fol. 48 ro: le boys Mahieu qui est au segnour de La Poterie, jouxte le chemin de Monfort... d'un costé et d'autre as camps Mahieu et as terres de Lespiney), usité seulement dans cet emploi juridique. Même mot que jouter*; jouxter par réfection étymol., cf. jouxte. Fréq. abs. littér. : 15. |