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JONCTION, subst. fém.
I. − [En parlant de choses]
A. − Action de joindre une chose à une autre; résultat de cette action (cf. joindre I B 1, 3). Jonction bout à bout.
Spécialement
ANAT., vx. Articulation (cf. joint1C 1, jointure A 2). Voir Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 123.
DR. Jonction de causes ou d'instance. ,,Décision par laquelle un tribunal, saisi de deux causes liées assez étroitement, (...) pour que la solution de l'une doive influer sur celle de l'autre, ou de deux demandes dont l'une est incidente à l'autre (...), ordonne leur réunion pour qu'il soit statué sur les deux par un seul jugement`` (Cap. 1936).
ÉLECTR. ,,Raccordement destiné à assurer la continuité électrique entre deux fils, deux conducteurs ou deux câbles`` (Siz. 1968). Boîte de jonction.
Au fig. Jonction des efforts. J'avais pourtant commencé un roman qui m'amusait (...) puis des tracasseries à propos de la jonction du Conservateur littéraire et des Annales. J'ai tout laissé là (Hugo, Corresp.,1821, p. 321).Il faut de toutes mes notes, autres que celles qui s'appliquent au Dictionnaire, faire un ouvrage suivi, au moyen de la jonction des passages analogues, et au moyen de transitions insensibles (Delacroix, Journal,1857, p. 42).Et de ceci dépend un monde d'intérêts, la juxtaposition de plus de deux millions l'un contre l'autre, la jonction de deux fortunes grosses, la communion de deux existences, etc. (Goncourt, Journal,1862, p. 1066):
1. C'est chez les Léonard de Vinci, les Descartes, les Goethe qu'on trouve cette jonction des facultés les plus hautes qui accordent l'humanisme de l'art et des lettres avec les résultats les plus hauts de l'état d'esprit scientifique. Barrès, Cahiers, t. 14, 1922, p. 151.
B. − Endroit où se joignent deux choses. Point de jonction. La couverture [des cases] forme deux plans inclinés, qui ont environ dix à douze pieds d'élévation à leur point de jonction, trois ou quatre sur les côtés (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 76).Successivement une demi-douzaine de coups de pied étant venus frapper sans effet le point de jonction des deux battants [d'une porte] (Courteline, Conv. Alceste, Margot, 1888, p. 79):
2. On est aussi agréablement surpris par la couleur naturelle de la pierre, qu'aucun vil badigeon n'a jamais recouvert, pas plus au dedans qu'au dehors : on voit partout les jonctions des pierres de taille. Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 349.
En partic. Endroit où se joignent deux voies de communication. La jonction de deux lignes de chemin de fer (Ac.1935).Là, Napoléon se sépara de son guide, en lui recommandant de venir au matin le chercher avec les chevaux à la jonction des deux routes (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Page hist. inéd., 1880, p. 1210).London Bridge est le point de jonction de deux Tamises, dont l'une est un fleuve, l'autre la mer (Morand, Londres,1933, p. 320):
3. En revenant de l'aqueduc et du cimetière romain, vue admirable du jardin de la favorite, qui domine d'une part la jonction du Mein (bleuâtre) et du Rhin (blanchâtre). D'autre part Mayence, les montagnes lointaines, au pied Wiesbaden. Michelet, Journal,1842, p. 461.
Au fig. Le point de jonction entre le réel et le fantastique est impossible à saisir [chez Goya] (Baudel., Curios. esthét.,1857, p. 209).
C. − Action par laquelle on fait communiquer deux choses qui étaient séparées, éloignées; résultat de cette action (cf. joindre I B 4). Jonction de l'Europe et de l'Amérique par le canal transatlantique (Littré).Le canal du Centre est un canal de jonction (Davau-Cohen1972).Les tranchées bouleversées et réduites à n'être plus que la jonction de trous d'obus (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 43):
4. En Allemagne, l'idée d'unité nationale que, avec une remarquable prescience, Frédéric List, après Goethe, avait démêlée dans l'avènement des chemins de fer, reçut un commencement d'application par la jonction des principales villes de la grande plaine du nord, Berlin avec Stettin (1843); avec Hambourg, Breslau, Magdebourg (1846)... Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 248.
Spécialement
1. CH. DE FER. Gare de jonction. Gare où s'effectue la jonction de deux ou plusieurs lignes ou réseaux de chemin de fer, et qui permet le transit ou le triage des rames de passage. (Dict. xixeet xxes.).
Voie de jonction. Voie oblique qui relie deux voies voisines et permet le passage des véhicules d'une voie sur l'autre. Une voie ferrée de jonction s'appelle une bretelle (Davau-Cohen1972).
2. INFORMAT. ,,Dispositif assurant la liaison entre deux appareils de traitement et ou de transmisson de données dont les caractéristiques sont différentes`` (Le Garff 1975).
3. LING. (chez Tesnière). ,,Opération par laquelle à un nœud on ajoute des nœuds de même nature, de telle sorte que la phrase devient plus longue`` (Ling. 1972). La jonction équivaut à ce que la grammaire traditionnelle nomme coordination et juxtaposition (D.D.L.1976).
II. − [En parlant de pers.] Action d'établir une rencontre, une relation. Il faut que les gouvernants finissent par rejoindre les philosophes. Quand cette jonction est faite à temps, le progrès est obtenu (Hugo, Actes et par., 3,1876, p. 73):
5. Ainsi la liaison serait établie (...) entre les libres propos, servitude et grandeur militaires et la servitude volontaire. La jonction d'Alain, de Vigny, de La Boëtie et de Montaigne me semble représenter quelque chose de plus qu'une rencontre séduisante pour l'esprit... J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 73.
Lang. milit. [En parlant de corps de troupes] Manœuvre qui consiste à effectuer une liaison. Faire jonction, opérer une jonction. À l'aube du jour l'ennemi se porta sur Lonato, qu'il attaqua vivement; c'est par là qu'il prétendait faire sa jonction avec sa droite, sur laquelle, du reste, il commençait à concevoir des inquiétudes (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 533).Le jeune prince (...) s'empara de Poitiers sans résistance et y fit sa jonction avec des forces beaucoup plus considérables que lui amenait du midi un grand seigneur (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 78):
6. De cette hauteur boisée de la Marfée, le roi Guillaume venait d'assister à la jonction de ses troupes. C'en était fait, la troisième armée (...) qui avait cheminé par Saint-Menges et Fleigneux, prenait possession du plateau d'Illy; tandis que la quatrième (...) arrivait de son côté au rendez-vous, par Daigny et Givonne, en tournant le bois de la Garenne. Zola, Débâcle,1892, p. 352.
Prononc. et Orth. : [ʒ ɔ ̃ksjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 « union matrimoniale, union charnelle » (Huon de Cambrai, Regrés N.-D., 107, 3 ds T.-L.), seulement en a. et m. fr.; 2. 1477, nov. « action de réunir une chose à une autre (ici, l'Artois à la Couronne) » (Ordonnances des rois de France 3erace, t. 18, p. 305); spéc. 1690 dr. jonction de procès (Fur.); 3. a) 1581 « (de personnes) action de se rejoindre, de se retrouver » (L'Hist. de France, p. 484 d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 95); av. 1664 milit. la jonction des ennemis (Perrot d'Ablancourt ds Rich. 1680); b) 1819 « point où se rejoignent deux voies de communication » (Boiste). Empr. au lat.junctio, -onis « union, liaison, cohésion », avec influence de joindre*. Fréq. abs. littér. : 181.