| JOLIESSE, subst. fém. Littéraire A. − Caractère de ce qui est joli; caractère joli de quelque chose (cf. joli B). Anton. laideur.La joliesse de ses traits, de son visage; une joliesse maladive; la joliesse d'une conversation. La joliesse de ces gestes (Ac. 1935). Je songe (...) à la joliesse douce et vide de la Lombardie ceinte pourtant d'une couronne si fière, − Toscane, Vénétie, Ombrie − (Faure, Espr. formes,1927, p. 80).Mais ce qui me déplaît par-dessus tout : la mièvrerie, la molle joliesse de certaines phrases, où respire une âme de Mimi Pinson (Gide, Journal,1930, p. 971).Le carême de 1784 nous vaut le Concerto en mi b d'une joliesse si discrète (Ghéon, Prom. Mozart,1932, p. 263): 1. ... dans ce simple mouvement, elle déployait une grâce un peu raide qui s'accordait avec l'expression tendue de son blanc visage aux traits délicats, dont ses yeux bruns au regard distant ennoblissaient la joliesse.
Bourget, Actes suivent,1926, p. 46. B. − P. méton., gén. au plur. Attitude, manifestation (de quelqu'un) cherchant à être agréable. Synon. grâce.Enfin, c'est une femme, et une femme habituée, et s'y appliquant, à faire de la grâce, des joliesses, à plaire (Léautaud, Journal littér., t. 1, 1904, p. 125): 2. Vers sa dix-huitième année, il devait perdre tout d'un coup le fruit de ses expériences, comme se préparant à entrer dans un monde où les raffinements, les joliesses, devenaient un bagage encombrant.
Aymé, Jument,1933, p. 146. Prononc. et Orth. : [ʒ
ɔljεs] et [-iεs]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. xives. « agrément, plaisir » (Débat de Nature et de Jeunesse ds Poésies fr. des xveet xvies., éd. A. de Montaiglon, t. 3, p. 88), hapax; 2. 1843 « caractère de ce qui est joli » (Balzac, Honorine, t. 2, p. 274 ds Fr. mod. t. 14, pp. 222-223). Dér. de joli*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. Duch. Beauté 1960, p. 45, 49. |