| JOINTOYER, verbe trans. MAÇONN. Combler, dans leur partie apparente, les joints existant entre les éléments d'une maçonnerie avec du mortier ou du plâtre, et les lisser. Jointoyer un mur. Mortier à maçonner (...). Mortier à enduire, jointoyer ou sceller (Bonnel-Tassan1966, p. 4):Les murs de maçonnerie construits avec ces mortiers maigres sont d'autant plus perméables à l'eau que les pierres sont elles-mêmes plus compactes et plus dures. Il est indispensable en pareil cas de jointoyer entièrement avec un mortier de ciment les façades exposées aux vents de pluie.
Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 133. ♦ Emploi abs. Il ne reste plus qu'à jointoyer (Littré). − P. anal. Il [le gardien du Panthéon] vante l'hygiène du logement des Grands Hommes, la Patrie reconnaissante n'ayant pas hésité à n'employer ni le ciment ni le mortier, à jointoyer les parpaings avec du plomb afin de nous épargner l'humidité et ses conséquences (Arnoux, Paris,1939, p. 32). − Au fig. Je reprends L'Intérêt général, que je désespérais de mener à bien. Certaines scènes me plaisent : celles que j'écrivis avec le moins de peine et tout d'un trait. Mais que d'efforts, ensuite, pour les jointoyer! (Gide, Journal,1936, p. 1252). Prononc. et Orth. : [ʒwε
̃twaje], (il) jointoie [ʒwε
̃twa] et [-ɑ-]. Cf. aboyer. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1335 « réparer en joignant, colmater » (Comptes, AN KK 3, fol. 272 rods Gdf.). Dér. de joint, part. passé subst. de joindre* (A 2 b); suff. -oyer*; cf. l'a. fr. jointoiier proprement « jouer des jointures, des articulations », ici « se pavaner de manière orgueilleuse » (1erquart xiiies., Reclus, Miserere, 96, 11 ds T.-L.), dér. de l'a. fr. jointe « articulation » (v. joindre A 1 c), cf. toutes mes jointes jointoier, ca 1330 Guillaume de Digulleville, ibid. DÉR. 1. Jointoiement, subst. masc.a) Maçonn. Action de jointoyer; résultat de cette action. Jointoiement au ciment (Noël1968).Au fig. Une phrase succède à l'autre, naît de l'autre (...). Il m'arrive par la suite d'apporter à ce premier jet quelques retouches, mais fort peu. Seul le travail de jointoiement est parfois très pénible et exige une grande contention d'esprit (Gide, Journal,1924, p. 782).b) Synon. de jointure (v. ce mot A 1).Une merveille de forme, de décoration, d'exécution, un miracle de jointoiement dans l'infiniment petit que cette boîte (...) qui n'a pas un centimètre d'épaisseur (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 324).− [ʒwε
̃twamɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1832 (Raymond); du rad. de jointoyer, suff. -(e)ment2*. 2. Jointoyeur, subst. masc.a) Maçonn. ,,Maçon chargé plus particulièrement de faire les joints`` (Lar. encyclop.). b) Technol. ,,Outil de fer (...) que l'on chauffe et qui sert à lisser les joints dans les revêtements en asphalte ou en béton`` (Barb.-Cad. 1971). − [ʒwε
̃twajœ:ʀ]. − 1reattest. 1906 (Pt Lar.); du rad. de jointoyer, suff. -eur2*. |