| JOCKO, subst. masc. Vieux A. − Orang-outan. Quoi! ces superbes langues humaines (...) pourraient avoir été primitivement inventées (...) par des jockos, des babouins et des mandrilles! (Pommier, De l'Athéisme et du déisme,1857, p. 154). B. − Argotique 1. Pain de forme allongée. Il insista également pour manger du gros pain et non du pain de riche ou des flûtes jocko qu'elle affectionnait (Huysmans, En mén., Paris, Fasquelle, 1955 [1881], p. 103). 2. Boulanger (cf. Larch. 1872). Prononc. et Orth. : [ʒ
ɔko]. Att. ds Ac. dep. 1835. Au plur. des jockos. Étymol. et Hist. 1. a) 1748 Enjoko « nom d'un anthropoïde du Congo » (Hist. gén. des voyages, t. 5, p. 87 : Battel raconte que dans les forêts de Mayomba, au Royaume de Loango, on voit deux sortes de monstres, dont les plus grands se nomment Pongos et les autres Enjokos); 1766 Jocko, Enjocko (Buffon, Hist. nat., Quadrupèdes, t. 14, p. 43 : Jocko. Enjocko, nom de cet animal à Congo que nous avons adopté. En, est l'article que nous avons retranché); b) 1789 Jocko « nom que Buffon a attribué, par transfert, à l'orang-outan » (Buffon, Hist. nat., Suppl., t. 7, p. 2 ds König, p. 119); 2. a) 1851 arg. « boulanger » (Almanach des débiteurs ds Larch. 1872); b) 1865 arg. pain jocko (Larch., p. 178 : « Des gens qui appellent un pain jocko un singe de quatre livres » Bourget); 1865 jocko (ibid.). Empr. à une lang. du Gabon ou du Congo :nshiego, ncheko « chimpanzé » (NED; König, p. 119; FEW t. 20, p. 88b). Attesté sous la forme Engeco dans un texte angl. de 1625 (Battel, Angola in Pinkerton's Voy. XVI, 332 ds NED), source de Buffon. Au sens 2 a et b, à la suite de la vogue que connut à Paris en 1825 une pièce de Rochefort et Gabriel : Jocko ou le Singe du Brésil (inspirée d'une histoire de Ch. Pougens : Jocko, épisode détaché des lettres inédites sur l'instinct des animaux, 1824) où un acteur, Mazurier, vêtu d'une peau de singe, jouait le rôle de Jocko (v. Lar. 19e). Fréq. abs. littér. : 11. |