| JOAILLIER, -IÈRE, subst. A. − Artisan fixant sur des bijoux des pierres précieuses ou des perles fines. Dans la parfumerie, l'artiste achève l'odeur initiale de la nature dont il taille la senteur, et il la monte ainsi qu'un joaillier épure l'eau d'une pierre et la fait valoir (Huysmans, À rebours,1884, p. 150): 1. Les tribunaux ont dû maintes fois intervenir, et ils ont établi, au cours des vingt dernières années, une jurisprudence assez ferme qui assimile d'ordinaire la photographie aux créations artistiques et défend les droits du photographe comme ceux du peintre, du sculpteur ou du joaillier.
Prinet, Phot.,1945, p. 115. − P. métaph. Le Dieu qui fit les collines de Florence était artiste. Oh! il était joaillier, graveur en médailles, sculpteur, fondeur en bronze et peintre; c'était un Florentin (France, Lys rouge,1894, p. 116). B. − COMM. Personne vendant des bijoux comportant des pierres précieuses ou des perles fines; p. méton., la boutique elle-même. Il y a là un joaillier où me semble devoir trôner une belle joaillière de Restif (Goncourt, Journal,1863, p. 1335).Boutique d'un joaillier (Radiguet, Bal,1923, p. 83): 2. Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais-Royal, un chapelet de diamants (...). Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille. Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours.
Maupass., Contes et nouv., t. 1, Parure, 1884, p. 459. Prononc. et Orth. : [ʒ
ɔ
ɑje] et [-a-]. [-ɑ-] Pt Rob. et Warn. 1968; [-a-] Lar. Lang. fr.; [-alje] Martinet-Walter 1973 (8/17). Prononc. incorrecte selon Buben 1935, § 165. Vieilli d'après joyau [ʒwajo], [ʒwa-] ds Gattel 1841, Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930; [zwa-] ds Littré et DG. Att. ds Ac. dep. 1694; 1740 ,,quelques-uns écrivent jouallier`` [-ʒwa-]. Étymol. et Hist. 1380-88 jeuelier (Froissart, Meliador, éd. A. Longnon, 11944); 1675 joaillier (Widerhold Fr.-All.). Dér. de jo[i]el (anc. forme de joyau*); suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 55. |