| JEUNET, -ETTE, adj. et subst. [Synon. affectif ou légèrement iron. de jeune] I. − Adjectif A. − [Correspond à jeune I A 1 a et I B 1 a et b] Qui est jeune, très jeune. 1. [En parlant d'une pers.] J'étais tout jeunet, j'étais vierge, avec les désirs qu'on a lors de ses quinze ans (Goncourt, Journal,1878, p. 1221).André Beaunier. Trente ans, figure grasse, blanche, imberbe. Tout petit, riant, jeunet, l'air d'un séminariste qu'un excès amuse (Renard, Journal,1899, p. 550): 1. Honoré avait ri en regardant sa fille : une belle grande garce, il était d'accord, mais jeunette quand même, tendre comme du blanc de poulet. Il l'avait laissée faire, pour voir (...) et il riait en dedans de penser qu'elle aurait vite assez [de battre au fléau].
Aymé, Jument,1933, p. 174. 2. [En parlant d'un trait physique, psychologique, de comportement] Elle était vieille, très vieille, malgré sa tournure jeunette, ainsi vue de dos sous son petit châle brun (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 23).Les précoces petites rides de son gras visage vieilli et jeunet (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 96). 3. [En parlant d'une œuvre intellectuelle, artistique] Son talent devint tout aussitôt vieillot avant l'âge, de même qu'il avait été si agréablement jeunet dans Vert-Vert (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 5, 1845, p. 97). B. − [Correspond à jeune I B 1 c] Madame Marmus, petite femme svelte, gentille, rieuse, était mise divinement et d'une façon un peu trop jeunette pour son âge, car elle comptait vingt-cinq ans de ménage (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1845, p. 643). II. − Subst. Personne qui est très jeune. Bientôt nous fûmes quelques centaines (...). Il y avait des vieux, il y avait des jeunets (Vialar, La Hte-mort,1951, p. 30): 2. Avoue que ce serait chic et quel beau sujet pour le calendrier des P.T.T., le père et le fils se rencontrant au front, l'ancien et le jeunet, l'amputé et le vaillant, l'ancêtre portant uniforme anglais et serrant sur son cœur un jeune pilote de France...
Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 30. Prononc. et Orth. : [ʒ
œnε] et [ʒø-], fém. [-εt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1164 jovenete (Richeut, éd. I.C. Lecompte, 255). Dér. de jeune*; suff. -et*, -ette*. Fréq. abs. littér. : 58. Bbg. Hasselrot 1957, p. 195. |