| JEAN(-)JEAN, JEANJEAN,(JEAN JEAN, JEAN-JEAN) subst. masc. et adj. inv. Péjoratif I. − Subst. masc., pop., vx. Conscrit fraîchement incorporé dans l'armée, à qui l'expérience fait défaut. Le conscrit par sa tenue, démentira les inventions (...) des rimeurs de chansonnettes, habitués à le ridiculiser sous les qualifications de Jean Jean et de piou-piou (E. de La Bédollière, Français peints par eux-mêmes, t. 5, L'Armée, 1842, p. 41). − P. ext., fam. Personne simple et niaise. Synon. nigaud, sot.Selon les Boche, au contraire, la blanchisseuse, dès la première nuit, s'en était allée retrouver son ancien époux, aussitôt que ce jeanjean de Coupeau avait ronflé (Zola, Assommoir,1877, p. 611). II. − Adj., fam. Qui est niais et maladroit. Cet abbé Plomb, il a l'air d'un sacristain effaré (...) et il semble si mal à l'aise, si jean-jean, si gauche (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 60).Je viens de terminer la première partie de mon roman (...). C'est un peu popote, un peu jeanjean; mais cela se boira agréablement, je crois. [à Huysmans] (Zola, Corresp.,1902, p. 479). Prononc. : [ʒ
ɑ
̃
ʒ
ɑ
̃]. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1828 « conscrit » (Jouslin de La Salle, Les Dix francs de Jeannette, p. 8); 2. 1858 « personne simple et niaise » (Larchey, avec citat. d'aut.). B. Adj. 1898 « qui est niais, maladroit » (Huysmans, loc. cit.). Réduplication de jean au sens de « sot, niais » (vers 1515 jouen, Les Sots nouveaulx, farcez, couvez ds Recueil général des Sotties, éd. E. Picot, t. 2, p. 189, 93 et 1534-58 jean, Bonaventure des Périers, Nouvelles récréations, 63 ds Hug.); du prénom lat. Johannes (cf. FEW t. 5, p. 48b-49a). Bbg. Quem. DDL t. 10. |