| JAVANAIS, -AISE, adj. et subst. masc. I. − Adj. Qui habite à, ou qui est originaire de l'île de Java. A. − [En parlant d'une pers.] Un domestique javanais, plus près, m'a-t-il semblé, d'un objet d'art que d'un être humain (Green, Journal,1933, p. 131). − Emploi subst. Celui, celle qui est originaire de l'île de Java, ou qui y habite. Les Javanais entassés dans leur île refusent d'aller habiter Sumatra ou Bornéo (Lesourd, Gérard, Hist. écon., t. 2, 1966, p. 497). B. − [En parlant de ce qui provient de l'île de Java, qui est propre aux traditions de ses habitants] Art javanais; danse javanaise. Poudre extraite de la racine broyée d'une plante javanaise de couleur rouge (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 377).Des temples javanais couverts de musiciens, de danseurs, de jeunes filles (Arts et litt.,t. 1, 1935, p. 58-7).Un redoutable poison javanais extrait de la noix vomique : la strychnine, isolée par Pelletier et Caventou en 1818 (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 658). − Emploi subst. masc. sing., LING. Groupe de langues malayopolynésiennes parlées à Java et Sumatra. Une fourmi parlant français, Parlant latin et javanais, Ça n'existe pas, ça n'existe pas. Eh! Pourquoi pas? (R. Desnosds Poésie 44, mars-avr. 1944, no18, p. 18).La plus importante de toutes les langues indonésiennes quant à la masse des usagers est le javanais (45 000 000) parlé non seulement à Java même mais dans le Sud de l'île voisine de Sumatra, à Bornéo et à Célèbes (J. Verguinds Langage,1968, p. 1126). II. − Subst. masc. Langage argotique conventionnel proche du largonji, consistant à déformer les mots usuels par insertion des groupes -av- ou -va- dans le corps du mot. V. argot ex. 5 : Toutes ces femmes, par moments, se mettent à parler javanais. Chaque syllabe interlignée par un va. Les prisons ont l'argot, les bordels ont le javanais. Elles parlent ça très vite et c'est inintelligible pour les hommes.
Goncourt, Journal,1857, p. 367. − P. anal. Langage conventionnel, d'un type analogue, consistant à ajouter des syllabes données. Les voleurs ont aussi leur javanais, qui consiste à donner des terminaisons en ar et en or, en al ou en em (Delvau1866, p. 211). ♦ Emploi adj. Une syllabe javanaise quelconque. [Papier devient lapiépem ou lapiépoc...] (Delvau1866, p. 211). Prononc. : [ʒavanε], fém. [-ε:z]. Étymol. et Hist. I. 1813 « habitant de Java » (Nouveau dict. géographique... par Vosgien, t. 1, p. 223). II. 1857 pop. « langage conventionnel, qui consiste à intercaler dans les mots les syllabes va ou av » (Goncourt, loc. cit.). I du nom de l'île de Java; suff. -ais*. II peut être d'apr. les alternances j'ai/j'avais, ils ont/nous avons, avec infl. de javanais (Esn.). Fréq. abs. littér. : 21. |