| JAVA, subst. fém. A. − Danse à trois temps, assez saccadée, en vogue dans les bals populaires des faubourgs. Vairon avait pris Sulphart par la taille et dansait une java, avec des grâces de bal-musette (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 14). − P. méton. Air, musique accompagnant cette danse. La machine à faire des javas et même des rumbas trompette et piétine, pareille à une batteuse (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 134): La chambrée s'éveilla à l'aube avec des soupirs, des bruits de toux, le voisin de Simon s'assit sur son lit et sortit d'un morceau de serge verte une trompette d'harmonie; il sonna le réveil en fantaisie, et joua une java que les hommes écoutèrent, engourdis de sommeil et perdus sous le plafond lointain de la chambrée.
Nizan, Conspir.,1938, p. 96. B. − Fam. ou pop. 1. Fête, partie de plaisir, partie de débauche. Le grand Paul était bon fils. À chaque fois qu'il touchait, il emmenait son dabe en java et le ramenait qu'à l'aube, rond comme un boudin (Le Breton1960). ♦ Faire la java, être, partir en java. ,,Faire la fête`` (Car. Argot 1977). Synon. faire la bringue, la noce, la nouba. 2. Loc. fam. Connaître la java. Connaître l'astuce, la manœuvre (d'apr. Esn. 1966). Synon. connaître la musique*.Les élèves? Ils connaissent la java (Esn.1966). Prononc. : [ʒava]. Étymol. et Hist. 1. a) 1901 faire la java (d'apr. Chautard, Vie étrange de l'argot, p. 436); b) 1919 danser une java (Dorgelès, loc. cit.); 2. 1951 pop. partir en java (d'apr. Esn.). Du nom de l'île de Java. |