| JAUNET, -ETTE, adj. et subst. masc. I. − Adj. Légèrement jaune. A. − [En parlant d'un objet] Fleurs, pommes jaunettes. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e). B. − [En parlant d'une pers.] Celle-ci le touchait profondément, de beaux yeux noirs, un peu jaunette (Montherl., Célibataires,1934, p. 845). II. − Subst. masc. A. − Vieilli et fam. Petite pièce d'or; en partic. louis d'or ou napoléon. Cette bourse si pesante, se disait-elle, est-elle remplie d'argent ou de jaunets? (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1836, p. 224): ... Andrea tira vingt-cinq louis de sa poche.
− Des jaunets, dit Caderousse, non, merci!
− Eh bien, tu les méprises? − Je les estime, au contraire; mais je n'en veux pas. − Tu gagneras le change, imbécile : l'or vaut cinq sous.
Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 335. B. − Petite fleur jaune des prés. L'idée de jaune [de la renoncule] s'exprime en français par bouton d'or, jaunet, bassin d'or, fleur au beurre (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 196). ♦ Jaunet d'eau. ,,Nénuphar jaune`` (Baillon t. 3 1891). C. − Serin, oiseau de couleur jaune. Elle me dit en riant : Voilà mon petit jaunet, mon petit serin, qui va rendre sa maman aussi bêtasse que lui (Proust, Swann,1913, p. 39). Prononc. et Orth. : [ʒonε], fém. [-εt]. Att. ds Ac. 1694-1762 et Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 « légèrement jaune » (Doon de Mayence, 46 ds T.-L.); 2. a) 1539 jaulnet d'eau (L. Duchesne, In Ruellium de Stirpibus epitome, a Vijro); b) 1640 pop. « pièce d'or » (Oudin Curiositez). Dér. de jaune*; suff. -et*; cf. pour le sens 2b, l'a. fribourgeois janin (1420, doc. ds Gdf. t. 4, p. 640b). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 57. |