| * Dans l'article "JAPPER,, verbe intrans." JAPPER, verbe intrans. A. − Aboyer d'une manière aiguë ou claire. 1. [Le suj. désigne un (jeune) chien] Une meute immense qui jappe en courant (Flaub., Tentation,1849, p. 382).Celui-ci, de joie, se roula sur le sol, éternua, agita sa queue en jappant (Maran, Batouala,1921, p. 137). − Japper à, après qqn, qqc. : 1. ... le petit chien qui reçoit un coup de pied du grand cheval au sabot duquel il a aboyé et jappé...
Maurois, Disraëli,1927, p. 99. 2. P. anal. [Le suj. désigne un autre animal] Synon. glapir.Les gens entendent (...) la hyène japper d'une façon sinistre (Tharaud, Randonnée Samba Diouf,1922, p. 28).Des renards jappaient dans le Jas de Jean Richaud (Giono, Chant monde,1934, p. 18). 3. P. métaph. [Le suj. désigne une chose] Produire un bruit qui évoque un aboiement aigu. Le vent jappe comme un chien (Renard, Journal,1900, p. 620).Les autos qui jappent et grincent tandis que les chauffeurs annamites crient des injures (Malraux, Conquér.,1928, p. 17). B. − P. anal., fam. [Le suj. désigne une pers.] Parler fort; s'emporter contre quelqu'un ou contre quelque chose. Synon. criailler.Gentleman, faites comme votre boy, glapissez, jappez, hurlez (Hugo, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 51).Ma petite Luce, je m'engage à te loger huit jours, à prévenir ta mère − et de façon qu'elle ne jappe pas − (Colette, Cl. Paris,1901, p. 174): 2. L'aînée, qui était muette, babille maintenant sans cesse, mord et jappe sous l'aile de son mari : personne n'a le compliment plus venimeux...
Taine, Notes Paris,1867, p. 80. − Japper à, après qqn, qqc.Japper après la justice et se courroucer au nom du peuple de ce qu'on envoie aux galères un voleur de nuit et de poules (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 716). Rem. Emploi trans., rare. Japper qqc. Dire d'une façon bruyante, répéter. De plus en plus limande et craignant sans doute les remords de mon portefeuille, Fred s'aplatit, jappa une série de oui-oui (H. Bazin, Mort pt cheval, 1949, p. 300). Prononc. et Orth. : [ʒape], (il) jappe [ʒap]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. d'un chien; ici, trans. (Isopet de Lyon, 1257 ds T.-L. : li chiens lo larron jape); 1306 en parlant d'une pers. (G. Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 16676). Terme dér. en -er de l'onomat. jap- traduisant un aboiement, un jappement, et originaire des domaines occitan et fr.-prov. (a. prov. japar « japper, aboyer » 2emoitié xiiies. ds Rayn. t. 3, p. 581b; xvies. ds Pansier t. 3; d'où le déverbal a. prov. jap, jaup 2emoitié xiies. ds Rayn. t. 3, p. 581a; mil. xiiies. ds Levy [E.] Prov.); passé en fr. et maintenu au sens plus large de « aboyer » en norm., dans les parlers du Centre et en fr.-prov. (FEW t. 5, p. 30a; cf. Dur., no9898; Gardette, Atlas ling. Lyonnais, carte 372; Nauton, Atlas ling. Massif Central, carte 561). Fréq. abs. littér. : 100. DÉR. 1. Jappage, subst. masc.Synon. de jappement (v. ce mot A 2).Le jappage du chacal, du renard. (Dict. xixeet xxes.). − [ʒapa:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1845 (Besch.); du rad. de japper, suff. -age*. 2. Jappe, subst. fém.,vx, pop. Synon. de bavardage, caquet, loquacité.Tu as une belle jappe et une fière hardiesse, lui dit-elle (Sand, Pte Fad.,1849, p. 186).− [ʒap]. − 1resattest. 1555 jap subst. masc. « jappement de chien » (V. Philieul, Euvres vulg. de Fr. Petrarque, p. 161, éd. 1555 ds Gdf.), 1605 jape subst. fém. (Le Loyer, Hist. des Spectres, VII, 10 ds Hug.), 1704 « caquet, babil » (Trév. qui note ,,mot bas et du petit peuple``); déverbal de japper; cf. dès le xiies., le déverbal a. prov. jap., v. japper. BBG. − Darm. 1877, p. 51. - Juneau (M.). Un Nouv. art. d'essai du TLF 9 : japper et ses dér. Trav. de ling. québécoise. Québec, 1978, t. 2, pp. 1-19. |