| JANOTISME, subst. masc. Littér., rare A. − Esprit borné, simplicité excessive, bêtise. Il y a ici un vieux domestique, le meilleur des hommes et le modèle des serviteurs, mais un fond de janotisme. Il venait apprendre à Marin la mort d'Etienne Fould, (...) en fondant en larmes. Comme ses larmes duraient trop, Marin, impatienté, lui cria : « Qu'est-ce que ça peut bien vous foutre, cette mort? » Les larmes d'Aimé se séchant soudainement : « Au fait, c'est vrai! » dit-il (Goncourt, Journal,1894, p. 640). B. − Défaut de style qui consiste à rompre la logique syntaxique en rapprochant abusivement certains membres de phrase et en provoquant des équivoques burlesques. Le « mauvais » français n'est souvent que du néo-français qui n'ose pas dire son nom (...). Je ne reculerai même pas à l'occasion devant l'homologation des pataquès, cuirs, velours, impropriétés, janotismes, quiproquos, lapsus, etc. (Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, Paris, Gallimard, 1965 [1955], p. 69). Prononc. et Orth. : [ʒanɔtism] ou [-o-]. Pt Rob., Lar. Lang. fr. : jeanno- (var.) Étymol. et Hist. 1. 1779 Jeannotisme « niaiserie » (Corresp. littér. secrète, 18 déc., no52 ds Proschwitz Beaumarchais, p. 338); 2. 1828-29 janotisme « construction maladroite de la phrase » (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat, t. 3, p. 31). Dér. au moyen du suff. -isme* de Janot, Jeannot (dimin. de Jean), surnom traditionnel des sots (cf. Jehannot « sot », 1397 ds Gdf., v. aussi FEW t. 5, pp. 45-46), et en partic., nom d'un personnage de niais, affecté d'un défaut de lang. consistant à intervertir les membres d'une phrase, popularisé par Dorvigny ds Janot, ou les battus paient l'amende, pièce jouée en 1779. |