| JAMBETTE, subst. fém. A. − 1. Petite jambe. Je ne me souviens pas d'avoir, de ma vie, rien vu de plus gracieux, de plus charmant que ces mignonnes jambettes rebondies de petites filles, de petits garçons, s'entre-croisant sur le granit (Fabre, Barnabé,1875, p. 318). ♦ Région. (Canada). Donner de la jambette à qqn. ,,Faire un croc-en-jambe`` (Dionne 1909). 2. Vx. Petit couteau de poche dont la lame se replie dans le manche (Ac. 1798-1878 et Havard t. 3 1889). Enfant, je possédais une jambette dont le manche avait la forme d'une botte (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes,1891). B. − Spécialement 1. AGRIC. ,,Pièce de bois ou de fer qui relie, dans une charrue, le sep à la haie`` (Fén. 1970). 2. CHARPENT. ,,Petite pièce de charpente renforçant un arbalétrier, un faîtage, soutenant la portée, augmentant la résistance d'une poutre. Les jambettes ne sont autre chose que de petites jambes de force`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). ♦ Jambette (d'échiffre). On nomme jambette un petit poteau placé sur le limon d'un escalier, et patin, la pièce de bois placée sur le sol pour recevoir (...) le pied de la jambette ou un limon (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 2, 1928, p. 60). 3. MAR., au plur. Bouts d'allonges qui excèdent en hauteur les bords d'un bâtiment et sur lesquels sont fixés les pavois. Les jambettes brisées au ras du plat bord depuis le travers du grand mât jusqu'au couronnement (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 224). Prononc. et Orth. : [ʒ
ɑ
̃bεt]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. [ms.] « jambe (d'une femme) » (Moniot de Paris, L'autrier jor un matinet ds Bartsch, p. 299, 42); b) 1538 « petite jambe » (Est., s.v. crusculum); 2. 1400-02 construction « petit poteau qui soutient un chevron » (Compt. de Girart Goussart ds Gdf.); 3. 1623 « petit couteau de poche à lame rentrante » (Sorel, Histoire comique de Francion, éd. E. Roy, t. 1, p. 191, ligne 6); 4. 1831 mar. (Will.). Dér. de jambe*; suff. -ette (-et*). Bbg. Archit. 1972, p. 62. - Gossen (C. Th.). Die Übersetzung italienischer Alterata ins Französische. Vox rom. 1956, t. 15, p. 175. - Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 366. |