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JACQUES1, subst. masc.
A. −
1. HIST. DE FRANCE. [Avec une majuscule] Participant de la Jacquerie de 1358. L'émeute était aussi dans les campagnes où la misère soulevait ceux qu'on appelait « les Jacques » (Druon, Lis et Lion,1960, p. 380).V. Jacquerie ex. 1.
2.
a) P. ext., littér. Paysan :
L'Esprit m'a descendu sur les grasses vallées Tourangelles, durant les heures étoilées Où l'alouette dort dans les blés, où les bœufs Ruminent en songeant aux pacages herbeux, Où le Jacque [sic], épuisé de son labeur, oublie Sa grand'misère avec la chaîne qui le lie. Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 340.
b) Vx. Homme misérable et marginal. Synon. crève-la-faim (fam.), gueux, meurt-de-faim (fam.), miséreux, va-nu-pieds (fam.).Suivant les journaux élyséens, (...) le coup d'État avait été dirigé uniquement contre les rouges, les socialistes, les partageux, les brigands, les jacques (Proudhon, Révol. soc.,1852, p. 95).Et toute la cohue de jacques et de rouges, moi en tête, s'est mise à pleurer (Hugo, Corresp.,1854, p. 202).
B. − Fam. (parfois avec majuscule). Niais, sot. Synon. ballot (fam.), cloche (fam.), idiot, imbécile.Ton Jacques de père aurait dû poser deux ou trois questions à l'homme. Et moi, ne pas me faire rouler comme un lièvre (Pourrat, Gaspard,1931, p. 153).
Loc. Faire le jacques (parfois avec majuscule). Faire l'imbécile, agir stupidement. Voyons, chef, je vous le demande : est-ce mon rôle d'aller faire le Jacques et de répandre de l'encre sur le cahier de décisions pour sauver la mise à deux gouapes? (Courteline, Gaietés esc.,1886, VII, 2, p. 98).Nous ne devons point le tromper pour le plaisir de faire les jacques (Péguy, Porche Myst.,1911, p. 238).J'ai fait le jacques, j'ai quitté mon père, qui est ouvrier brocheur, pour faire du théâtre (Colette, Music-hall,1913, p. 62).
[P. allus. au personnage de l'Avare de Molière, Maître Jacques] Synon. iron. de factotum. (Ds Littré, Rob., Lexis 1975).
REM. 1.
Jacques Bonhomme (avec une majuscule).[P. réf. au sobriquet du paysan français aux xiveet xves.] Paysan. La patience de Jacques Bonhomme. L'histoire de Jacques Bonhomme (Ac. 1878). Jacques Bonhomme, Triple oison, Tu n'es pas maître en ta maison Quand nous y sommes (E. Pottier, Chants révolutionnaires,1887ds France 1907).
2.
Jacquot, subst. masc.,hapax. Synon. de jacques1.Si jamais j'avais voulu me laisser tirer de mon veuvage, j'aurais trouvé d'autres galants que ce jacquot en habit de rase brune, plus fait pour être berger de moutons que maître d'enfants baptisés (Pourrat, Gaspard,1922, p. 168).
Prononc. et Orth. : [ʒ ɑ:k], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1359 les Jaques « paysans » (Pièce justificative XLIX ds S. Luce, Hist. de la jacquerie, p. 297); 1359 Jaque Bonhome (Complainte sur la bataille de Poitiers, 95 ds Bibl. École des Chartes, 3esérie, II, 263); 2. 1881 faire le Jacques « faire l'imbécile » (Rigaud, Dict. arg. mod., p. 164). Emploi comme nom commun du prénom Jacques, du b. lat. Jacobus, nom d'homme. Appellatif péj. dep. le xives. (d'où ensuite le sens 2), appliqué aux vilains par les nobles.