| IRRÉVÉRENCIEUX, -IEUSE, adj. Qui manque de respect. Je m'amusais beaucoup à l'écouter; souvent j'en riais, − bien que sans moquerie irrévérencieuse (Loti, Rom. enf.,1890, p. 38).Ma mère rit de son rire irrévérencieux, regarda ma gerbe qui attirait les hannetons au salon jusque sous la lampe (Colette, Sido,1929, p. 47).L'irrévérencieux courtisan et photographe zélé, soudain impatient et affairé plus que la mouche du coche, nous poussant, se répandant, saluant à la ronde avec importance, faisant mille et mille courbettes pour ne pas passer inaperçu (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 119):J'ai longtemps réussi à penser et à écrire comme s'il n'y avait pas au monde de religions, ainsi que font tant de philosophes rationalistes, qui ont écrit des volumes sans dire un mot du christianisme. Mais cette abstraction m'est ensuite apparue comme si irrévérencieuse envers l'histoire, (...) que (...) j'ai résolu de prendre l'esprit humain pour ce qu'il est, et de ne pas me priver de l'étude de sa plus belle moitié.
Renan, Avenir sc.,1890, p. 44. Prononc. et Orth. : [iʀ(ʀ)eveʀ
ɑ
̃sjø], fém. [-jø:z]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1776 (Voltaire, La Bible enfin expliquée, p. 339 : paroles... irrévérentieuses). Dér. de irrévérence*, d'apr. le lat. irreverentia; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 42. DÉR. Irrévérencieusement, adv.D'une manière irrespectueuse. Christophe, qui détestait la sentimentalité majestueuse de cette œuvre, se dit que c'était peut-être de la part des « brahmines », une façon courtoise de se venger, en le forçant à entendre une composition qu'il avait critiquée irrévérencieusement (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 503).Dans ce que j'écris aujourd'hui, il m'arrive souvent de me redire. C'est ce que l'on appelle irrévérencieusement : radoter (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1213).− [iʀ(ʀ)eveʀ
ɑ
̃sjøzmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1839 (Th. Gautier, Omphale ds Nouvelles, Paris, éd. Fasquelle, 1917, p. 214); de irrévérencieux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 13. BBG. − Darm. 1877, p. 226. |