| IRRETROUVABLE, adj. Qu'on ne peut retrouver. Le sommeil jette ainsi dans la vie éveillée des souvenirs qui ne meurent pas avec lui (...). Si c'est une idée que le sommeil a forgée, elle se dissocie très vite en fragments ténus, irretrouvables (Proust, Sodome,1922, p. 986):... j'ai gardé au cœur le délicieux remords de « n'avoir pas assez vu », de n'avoir pas saisi cela; mon tourment, mon désir insatisfait m'étaient une joie subtile et ravissante. Ne pas saisir, entrevoir, laisser ce qu'on ne verra jamais plus, la splendeur secrète et irretrouvable, le trésor dont on n'a eu qu'un éclair.
Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 352. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Tout ce que nous aurions dû faire et que pourtant nous n'avons point fait! par souci des considérants, par temporisation, par paresse, et pour s'être trop dit : « Bah! nous aurons toujours le temps. » Pour n'avoir pas saisi le chaque jour irremplaçable, l'irretrouvable chaque instant (Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 287). REM. Inretrouvable, adj.,synon. Bien des moments, depuis trois mois, avaient paru à Augustin uniques et inretrouvables, vraiment singuliers, spéciaux dans l'éphémère (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 474). Prononc. : [iʀ(ʀ)ətʀuvabl̥]. Étymol. et Hist. 1906 supra ex. Dér. de retrouver*; préf. in-1*; suff. -able*. |