| IRRAISONNABLE, adj. A. − Qui n'est pas raisonnable, n'est pas conforme à la raison. Croyant que la pudeur, sous toutes ses formes, était irraisonnable (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 134): C'était un besoin irraisonnable d'être vaincu, dans sa victoire, le non-sens d'un homme de guerre pliant sous le caprice d'un enfant, au lendemain de ses conquêtes.
Zola, Bonh. dames,1883, p. 799. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Cela était absurde, invraisemblable et certain en vertu de l'irraisonnable qui est la seule logique des femmes (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Allouma, 1889, p. 1326). B. − Vx. Qui n'est pas doué de raison. L'homme n'est pas un animal irraisonnable; mais il y a bien des hommes qui sont déraisonnables (Lav.Diffic.1846).Le serpent tentateur était le démon, qui, usant de son pouvoir sur les êtres irraisonnables, a pris cet animal comme organe (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 362). REM. Irraisonnablement, adv.D'une manière irraisonnable. Je m'étonne et ne puis comprendre que dans ce moment d'effervescence, de bouillonnement de furie, il n'y ait pas un rien de l'emportement des esprits, qui ne se tourne irraisonnablement, follement contre les Allemands (Goncourt, Journal,1871, p. 755). Prononc. et Orth. : [iʀ(ʀ)εzɔnabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1360 « qui n'est pas doué de raison » irresonnable et sans nul entendement (Oresme, Quadrip., B.N. 1348, fo130 vods Gdf. Compl.); b) 1836 « qu'on ne peut raisonner » une horreur ... irraisonnable (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, p. 325); 2. ca 1365 « contraire à la raison » cas irraisonnable (Oresme, Traité des monnaies, éd. L. Wolowski, p. 74). Dér. de raisonnable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 57. |