| IRONIQUE, adj. A. − [En parlant d'une pers.] Qui, dans ses paroles, ses écrits ou dans son comportement, utilise l'ironie. Je veux rester spirituel, ironique, rieur (Léautaud, Journal littér., t. 2, 1907-09, p. 75).Les employés doucement ironiques (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1396): 1. J'adoucis un peu mon visage, voilai d'une sorte de sourire la dureté de mon regard, et moitié ironique, moitié câline, je lui dis : − Oh! Monsieur!... Si madame vous voyait?...
Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 85. B. − [P. méton.] Qui contient, qui manifeste de l'ironie. La jeune fille avait répondu par un ironique haussement de ses minces épaules (Bourget, Actes suivent,1926, p. 122).Avec un calme qui ne dissimulait qu'à demi les sous-entendus ironiques (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 352). ♦ Sur le mode ironique. En parlant par ironie. L'autre, sur le mode ironique, ne résista pas à montrer son mécontentement (Queffélec, Recteur,1944, p. 94). SYNT. Accent, air, dédain, geste, intention, regard, rire, sourire ironique. C. − Au fig. [En parlant d'une chose, d'un événement] Qui semble s'amuser à être contraire. Grâce aux combinaisons subtiles d'un ironique destin (Carco, Montmartre,1938, p. 196): 2. Maintenant, voici même un refrain inattendu des estaminets de Berlin qui éclate tout à coup, comme en dissonance ironique, au milieu de ces bruits légers et immuables des vieux soirs de Judée...
Loti, Jérusalem,1895, p. 149. Prononc. et Orth. : [iʀ
ɔnik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Cf. le dér. ironiquement ca 1500] 1521 figure yronicque (Fabri, Rhétor., fol. 7 vods Gdf. Compl.). Empr. au b. lat.ironicus, gr. ε
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ς « ironique ». Fréq. abs. littér. : 1 078. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 777, b) 1 309; xxes. : a) 2 374, b) 1 791. |