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INVIVABLE, adj.
Très difficile à vivre. Existence invivable (Rob.). Que tout soit suspendu, impossible, invivable... Je n'en ai cure! (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 126).
Où il est impossible ou très difficile de vivre. Enfin, dépouillé d'illusions sur les ressources d'une planète « invivable », comme il disait (...), il savourait l'amer plaisir d'être récusé par tous et coincé entre deux feux (Morand, Bouddha,1927, p. 18).Après l'avènement de la société bourgeoise, le poète fait front commun avec le prosateur pour la déclarer invivable (Sartre, Sit. II,1948, p. 85):
... si le monde de l'Ancien Régime a fini par devenir invivable, sa structure politico-sociale, avec ses trois ordres qualitatifs (noblesse, clergé, tiers-état) était restée longtemps une structure organique adaptée aux besoins de la vie. Maritain, Human. intégr.,1936, p. 124.
[En parlant d'une pers.] Avec qui il est très difficile de vivre, qu'il est difficile de supporter. Qui est ce poète d'Elsa[Aragon]? Que nous dit-il? Rien qui rappelle le petit surréaliste insolent de l'autre après-guerre, ni le communiste « invivable » de la Libération (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes,1961, p. 175).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ils s'efforçaient de croire qu'ils allaient rester vivants dans un endroit où il n'est pas possible de rester vivant. Comme dans une position bombardée, comme à l'assaut, ils cherchaient des fissures dans l'invivable (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 137).
Prononc. : [ε ̃vivabl̥]. Étymol. et Hist. 1. 1927 adj. une planète « invivable » (Morand, loc. cit.); 2. 1938 subst. (Romains, loc. cit.). Dér. de vivable*; préf. in-1*.