| INVECTIVE, subst. fém. A. − Discours violent et injurieux contre quelqu'un ou quelque chose. Sanglante, longue, furieuse invective (Ac.). Il s'indignait jusqu'à l'invective furibonde contre les sottes gens qui se permettaient de blâmer mon peu d'égards pour leurs coutumes (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 337).Maintenant que j'ai payé ma dette, en acceptant cet abominable souper, je n'ai plus rien à faire avec le pourvoyeur de bagne et de corde qui est ici! Tous les convives s'étaient levés à cette invective (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 96): 1. Cicéron (...) se crut si fort qu'il osa dans une invective contre Catilina, proclamer que les débiteurs n'avaient aucun soulagement à espérer...
Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 228. B. − P. ext., le plus souvent au plur. Injure proférée avec emportement. Se répandre en invectives contre qqn. Se lancer des invectives (Dub.) L'œil étincelant et cynique, la lèvre tordue par le quolibet et l'invective (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 104).Ils acceptaient de le flétrir par l'invective commode de « sale juif » (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 135): 2. ... comme il n'osait pas sauter à la gorge de son rival, il accablait d'invectives, pour se soulager, le chef respecté de l'armée.
France, Île ping.,1908, p. 371. REM. Invectif, -ive, adj.,,Qui a le caractère de l'invective`` (Littré). L'étonnant vocabulaire invectif de la Centrale passe tout entier par ses lèvres (H. Bazin, Bur. mariages,1951, p. 117). Prononc. et Orth. : [ε
̃vεkti:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1404 « discours vif et emporté » (Christine de Pisan, Le Livre des fais et bonnes mœurs du sage roy Charles V, éd. S. Solente, t. 1, p. 6); 2. 1512 [éd.] « parole injurieuse » (Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, Paris, chap. XXXIIII, foG VII ro). Empr. au b. lat.invectivae (orationes) « discours violents ». Fréq. abs. littér. : 191. |