| INUSITÉ, -ÉE, adj. A. − Qui n'est pas usité, utilisé, en usage. L'avant-chœur qui, à Saint-Gall (...) [contenait] l'ambon, était inusité dans les basiliques primitives (Lenoir, Archit. monast.,1856, p. 24).Je regardais surtout ces femmes qui marchaient avec un balancement de hanches inusité chez nos paysannes (Loti, Rom. enf.,1890, p. 117): Ces combinaisons ont bénéficié des progrès de l'artillerie et d'engins nouveaux fournis par l'industrie : cuisines roulantes ou portatives, moyens d'éclairage encore inusités, etc.
Foch, Princ. guerre,1911, p. XIV. − LING. Qui ne s'emploie jamais ou presque jamais. Mot, participe, pluriel, pronom, terme inusité; tournure inusitée. Les dictionnaires rassemblent quelque cinquante mille caractères graphiques différents; nombre d'entre eux sont rares, voire inusités, ou ne constituent que des variantes (E. Alarcos Llorachds Langage,1968, p. 256). B. − Qui n'est pas habituel. Luxe, mouvement, parfum, silence, tumulte, vacarme inusité; activité, émotion, forme, sensation inusitée; recevoir qqn à une heure inusitée. La portière, entendant un bruit inusité à cette heure, où tout dormait dans la maison, ouvrit brusquement le carreau de son antre (Sue, Atar-Gull,1831, p. 34).Dans un pays où il y a peu de mouvement dans les choses et dans les esprits, le plus petit événement inusité devient tout de suite le sujet des conversations (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 203).Des remparts rouges d'une hauteur inusitée (...) qui tournaient vers le désert une sorte d'envers dédaigneux (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 838). Prononc. et Orth. : [inyzite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1455 miracles inusitez « rare, inhabituel » (Mielot, Adv. direct. ds Chevalier au cygne, éd. Reiffenberg, t. 1, p. 240); 1544 rime jolye, et encores inusitée (L'Arcadie de Sannazar, trad. I. Martin, 20 vod'apr. H. Vaganay ds R. Ét. rab. t. 9, p. 311). Empr. au lat.inusitatus « inusité, inaccoutumé, rare, extraordinaire ». Fréq. abs. littér. : 162. |