| INTÉGRISME, subst. masc. A. − RELIG. CATH. Courant d'opinion du début du xxesiècle qui se répandit chez les catholiques adversaires du modernisme; p. ext. et péj. attitude des Chrétiens attachés à la doctrine et à la tradition, par opposition à progressisme. Le miracle de la multiplication des pains (...) voilà ce qu'est l'Église (...) c'est par ce côté qu'elle me tient. Que je me sens étranger, au fond, à la bataille du progressisme et de l'intégrisme! (Mauriac, Bloc-Notes,1958, p. 907).Rome fut alertée et s'inquiéta de l'évolution politique de ce mouvement catholique [le Sillon de Marc Sangnier]. L'intégrisme fit le reste. Le 25 août 1910, Pie X adresse aux archevêques et évêques de France une lettre de mise en garde (Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 68).V. intégriste ex. 2 : Le problème est d'éviter deux tendances également redoutables; l'une qui, en voulant sauver et conserver l'essentiel, conserve en même temps ce qui ne l'est pas et qui nous fait tomber dans le mauvais traditionalisme, dans l'intégrisme [it. ds le texte]; l'autre qui, en voulant changer ce qui doit être changé, change aussi ce qui ne doit pas l'être et qui nous conduit au progressisme.
J. Daniélou, Et qui est mon prochain, Paris, Stock, 1974, pp. 234-235 ds Siccardo, v. bbg. B. − P. anal. Doctrine qui consiste à adopter une attitude de conservatisme intransigeant dans une religion, un parti, un mouvement. (Ds Rob. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr. et Lexis 1975). Prononc. : [ε
̃tegʀism]. Étymol. et Hist. 1913 « conservatisme intransigeant de certains catholiques » (La Pensée catholique contemporaine, août 1913, p. 138). Empr. à l'esp.integrismo « id. » (1885, Dr. Don Celestino de Pazos, El proceso del integrismo). Bbg. Siccardo (F.). Intégriste e intégrisme. Genova, 1979, passim. |