| INTUMESCENCE, subst. fém. A. − Action de se gonfler; augmentation de volume, gonflement, renflement. Bientôt elle [la lune] tombe à l'horizon, l'intersecte, ne montre plus que la moitié de son front qui s'assoupit, s'incline et disparaît dans la molle intumescence des vagues (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 61). B. − Spécialement 1. MÉD. Gonflement, augmentation de volume d'un tissu, d'un organe. (Dict. xixeet xxes.). Synon. tumescence; anton. détumescence.Intumescence des chairs (Ac.). 2. GÉOMORPHOL. Relief formé par un soulèvement des couches superficielles. Légère intumescence du sol. Les intumescences étaient nombreuses sur ce sol, que les forces plutoniennes avaient évidemment convulsionné (Verne, Île myst.,1874, p. 85).Sur quelques points, comme au Puy de Dôme, la lave, de consistance pâteuse, forma de grosses intumescences arrondies, ou dômes (Boule, Conf. géol.,1907, p. 184). ♦ Dôme d'intumescence. Il s'est formé dans l'ancien cratère un dôme d'intumescence, qui a dépassé de 300 mètres l'altitude primitive du sommet, sans donner lieu à aucune coulée (Lapparent, Arbr. géol.,1886, p. 75). 3. MÉCAN. DES FLUIDES. Onde de translation provoquée par le mouvement d'une paroi verticale à vitesse constante (d'apr. Encyclop. Sc. Techn. t. 8 1972, p. 526). L'intumescence dans un canal ouvert est un phénomène analogue à l'onde de choc produite dans une conduite par le mouvement continu d'un piston (d'apr. Encyclop. Sc. Techn.t. 81972,p. 526). REM. Intumescent, -ente, adj.Qui se gonfle, qui augmente de volume. Aussi hautes que s'élevèrent les collines intumescentes, aussi bas s'affaissa un bassin creux, vaste et profond, ample lit des eaux (Chateaubr., Paradis perdu,1836, p. 101). Prononc. : [ε
̃tymεs(s)ɑ
̃:s] et [-mesɑ
̃:s]. Étymol. et Hist. 1. 1611 « gonflement, fait d'être enflé » (Cotgr.); 2. 1962 mécan. des fluides (Lar. encyclop.). Dér. sav. du lat. intumescere « gonfler, s'enfler ». |