| INTRODUCTEUR, -TRICE, subst. A. − [Désigne une pers.] 1. Personne qui fait entrer dans un lieu ou présente à quelqu'un une autre personne. Un jeune homme de ses amis, nous dit Fontenelle, amoureux d'une demoiselle de la même ville, le mena chez elle. Le nouveau venu se rendit plus agréable que l'introducteur (Brasillach, Corneille,1938, p. 74): Madame sonna à l'instant même, et presqu'aussitôt on vint me dire que je pouvois entrer. Je suis mon introductrice à travers plusieurs pièces dont l'ameublement, l'élégance, la richesse m'étonnèrent, moi qui avois joui autrefois de tout ce qu'on admiroit.
Fiévée, Dot Suzette,1798, p. 91. − POL. ,,Introducteur des ambassadeurs. Haut fonctionnaire du Protocole, souvent le chef du Protocole, chargé d'accueillir et de présenter un ambassadeur auprès du chef d'État auprès duquel ce dernier est accrédité, notamment lors de la présentation des lettres de créance, ou de visites officielles`` (Sand.-Béa Pol. 1976). Babolin, je te nomme introducteur des ambassadeurs. Fais entrer Roland! Qui aime le maître, aime le chien (Dumas père, Mohicans,1864, I, 3etabl., 6, p. 71). 2. Personne qui, la première, fait entrer dans l'usage ou dans la pratique une chose nouvelle. Puis le docteur, donnant le bras au banquier; puis une célébrité, l'introducteur du phylloxera en France (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 203). B. − [Désigne une chose] 1. CHIR. Appareil, instrument qui permet de faire pénétrer (dans un corps, un organisme) un corps, un appareil, un liquide. Trachëotomie (...) Introducteur pour fixer les tubes gradués (Catal. instrum. chir. [Duffaud], av. 1914, p. 53). 2. Ce par quoi sont introduites des choses nouvelles. Un livre est le meilleur introducteur dans le monde savant (Renan, Lettres,1842-45, p. 399).Le droit divin n'est que la figure du droit humain; pour mieux dire, il est son introducteur, son initiateur (Proudhon, Guerre et Paix,1861, p. 38). Prononc. et Orth. : [ε
̃tʀ
ɔdyktœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1554 « celui qui introduit, initie » (Maumont, Euv. de S. Just., fo25 rods Gdf. Compl.); 2. 1606 « celui qui fait entrer quelqu'un dans un lieu, qui favorise l'accès d'une personne auprès d'une autre » (Crespin); 3. 1713 « personne qui la première introduit en un lieu une chose nouvelle » (Hamilton, Mémoires de la vie du Comte de Grammont, 4 ds Littré). Empr. au b. lat.introductor. Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 180. |