| * Dans l'article "INTRINSÈQUE,, adj." INTRINSÈQUE, adj. [En parlant d'un objet ou d'une pers.] Qui est inhérent, indépendamment de tous les facteurs extérieurs. Beauté, cause, force, mérite, propriété, puissance, qualité, valeur, vertu intrinsèque : 1. ... le charme n'est jamais un caractère intrinsèque dont l'agent serait porteur (comme par exemple d'avoir le nez pointu ou le visage ovale), mais c'est une expérience que fait le patient et dont il rapporte la cause à un autre...
Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 88. − Spécialement ♦ MATH. ,,Interne`` (Balay 1971). Nous entendons par propriétés intrinsèques et permanentes celles qui serviraient dans tous les cas, à la définition et à la construction des parties de la figure que nous avons appelées intégrantes ou principales (Chasles, Aperçu, hist. orig. et développ. méth. géom.,1837, p. 205). ♦ MÉD. [En parlant de l'organisme, d'un organe] ,,Qui est au-dedans`` (Lar. Méd. t. 2 1972). Innervation du cœur intrinsèque. Les branches efférentes [du ganglion ciliaire] (...) se distribuent aux muscles intrinsèques de l'œil (Gérard, Anat. hum.,1912, p. 400).En partic. Facteur intrinsèque ,,Substance sécrétée par le collet des glandes gastriques`` (Lar. Méd. t. 2 1972). ♦ NUMISM. Valeur intrinsèque. Valeur des espèces en fonction de leur poids. Si des pièces d'argent (5 francs) dont la valeur intrinsèque était égale à la valeur nominale furent acceptées sans difficulté, il n'en fut pas de même des monnaies de bronze, dont la mise en circulation rencontra de telles résistances, qu'il fallut les retirer (Shaw., Hist. monnaie,1896, p. 137). ♦ PHILOS. ,,Qui appartient à un objet de pensée en lui-même et non dans ses relations à un autre`` (Lal. 1968). Argument, condition, raison intrinsèque : 2. ... la volonté est toujours libre d'écouter ou non un témoignage, de l'admettre ou de le rejeter; et c'est même ainsi qu'en croyant, sans y être forcé par une évidence intrinsèque et invincible, l'homme rend volontairement à Dieu un hommage digne de lui...
Lamennais, Indifférence, t. 1, 1817-23, p. 384. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le dedans, l'intimité : 3. ... le maréchal [de Saxe] adressait une autre lettre à la reine [de Pologne], une lettre non plus politique, mais domestique en quelque sorte, et comme à une mère, pour lui ouvrir un jour sur l'intérieur de la famille royale et, comme il dit, sur l'intrinsèque de la Cour.
Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 11, 1867, p. 72. Prononc. et Orth. : [ε
̃tʀ
ε
̃sεk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1314 « intérieur » (H. de Mondeville, La Chirurgie, 1040 ds T.-L.); 2. 1544 « intime » (Des Périers, Nouv. Récr., 128 ds Hug.); 3. 1561 terme de philos. (Calvin, Instit., 512 ds Littré : Que les bonnes œuvres ont quelque valeur à justifier l'homme, cela ne vient pas de leur dignité propre, laquelle ils appellent intrinseque); 1690 (Fur. : Quand un philosophe ne peut rendre raison de quelque effet de la nature, il dit que c'est une vertu intrinsèque, une qualité intrinsèque, une qualité occulte); 4. 1718 la valeur intrinseque de la monnoye (Ac.). B. Subst. 1528 l'intrinseque des cueurs « la partie la plus intime des cœurs » (Papiers d'État du cardinal de Granvelle, 1, 331 d'apr. FEW t. 4, p. 781a). Empr. au lat. scolast.intrinsecus « intérieur », adj. (ca 1115, terme de philos., 1267 d'apr. Latham) tiré de l'adv. lat. intrinsecus « au-dedans, intérieurement ». Fréq. abs. littér. : 279. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 363, b) 381; xxes. : a) 275, b) 506. DÉR. Intrinsèquement, adv.D'une manière intrinsèque. J'ai lu votre livre qui m'a paru fort beau, extrinsèquement et intrinsèquement, comme disait un Allemand de mes amis (Mérimée, Lettres Fr. Michel,1870, p. 50).− [ε
̃tʀ
ε
̃sεkmɑ
̃].Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) fin xves. « intérieurement » (Flave Vegece, III, 9 ds Gdf. Compl.), b) 1569 « intimement » (Mart. du Bellay, Mem. an. 1536 ds DG), c) 1677 philos. (Retz,
Œuvres, éd. M. R. Chantelauze, IX, p. 301); de intrinsèque, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 50. BBG. − Baldinger (K.). Zum Übergang von der lat. zur frz. Fachterminologie im 14. Jahrhundert. Z. rom. Philol. 1975, t. 91, p. 487. - Delb. Matér. 1880, p. 180. |