| INTERNEMENT, subst. masc. A. − POLITIQUE 1. Vieilli. Assignation à résidence forcée dans un lieu déterminé avec défense d'en sortir. Cette terrible loi de sûreté générale, qui autorisait l'internement en Algérie ou l'expulsion hors de l'empire de tout individu condamné pour un fait politique (Zola, E. Rougon,1876, p. 217). 2. En partic. Mesure par laquelle un pays non belligérant maintient sur son territoire et place sous bonne garde une armée vaincue qui a franchi sa frontière. L'internement de l'armée de Bourbaki en Suisse pendant la guerre de 1870-71 (Lar. Lang. fr.). B. − 1. Maintien durable dans un lieu fermé. Il y aurait, selon moi, tout avantage pour un artiste à ne pas résider dans la clôture de l'abbaye mais à sa porte. Fatalement, en effet, avec l'internement même mitigé, une sujétion s'impose (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 20). 2. Emprisonnement. Omer redouta mille cataclysmes : le renvoi du collège, l'internement au cachot (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 200): 1. ... Rieux reçut de M. Othon, le juge d'instruction, qui se trouvait encore dans son camp, une lettre disant (...) qu'assurément, on le maintenait encore au camp d'internement par erreur.
Camus, Peste,1947, p. 1428. ♦ Internement administratif. Mesure de sûreté prise par un gouvernement à l'encontre d'opposants déclarés ou supposés. Les Russes reconnaissent eux-mêmes l'existence des camps et de l'internement administratif (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 295). 3. Hospitalisation dans un établissement psychiatrique (d'une personne aliénée ou considérée comme telle). J'ai appris ces jours-ci l'internement à Saint-Yon (maison de fous à Rouen) d'un jeune homme que j'ai connu au collège (Flaub., Corresp.,1852, p. 33): 2. ... que les fous ne doivent leur internement qu'à un petit nombre d'actes légalement répréhensibles, et que, faute de ces actes, leur liberté (ce qu'on voit de leur liberté) ne saurait être en jeu.
Breton, Manif. Surréal., 1erManif., 1924, p. 16. Prononc. et Orth. : [ε
̃tε
ʀnəmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1852 « action d'interner un individu atteint de troubles mentaux » (Flaub., loc. cit.); 2. 1867 « assignation à résidence forcée » (Littré). Dér. de interner*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 24. |