| INTELLECTUALISATION, subst. fém. Action d'intellectualiser quelque chose, résultat de cette action; fait de s'intellectualiser. Intellectualisation de l'art. L'intellectualisation directe et instantanée des impressions, par laquelle elles sont immédiatement reconnues, localisées, interprétées (Mounier, Traité caract.,1946, p. 627).Une intellectualisation croissante dans le cycle du travail productif entraînera un besoin croissant d'activités manuelles dans le loisir (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult.,1966, p. 299):... ce qui confère à l'œuvre [Les Liaisons dangereuses de Laclos] son rang (...) c'est que d'un bout à l'autre tout y est intellectualisé, a été soumis à un processus d'intellectualisation; œuvre entre toutes cartésienne s'il en est : c'est le discours de la méthode de la débauche.
Du Bos, Journal,1926, p. 57. − PSYCHOL. Mécanisme psychique évolutif, décrit par Anna Freud, qui consiste à intellectualiser des mouvements pulsionnels pour s'en défendre en les maîtrisant. L'intellectualisation atteint son acmé durant l'adolescence et on a pu interpréter le grand foisonnement de « créations » adolescentes (journaux intimes, poèmes, etc.) comme une défense contre les pulsions et, plus particulièrement, contre le conflit œdipien (VirelPsych.1977). ♦ PSYCHANAL. Mécanisme névrotique de résistance à la cure psychanalytique, par lequel le sujet tente de maîtriser ses émotions et ses conflits en les intellectualisant pour s'opposer à l'irruption de l'inconscient ainsi qu'à l'intervention de l'analyste ressentis comme dangereux (d'apr. Lapl.-Pont. 1967). Prononc. : [ε
̃tεl(l)εktɥalizasjɔ
̃],[-telεk-]. Cf. intellect. Étymol. et Hist. 1922 (Du Bos, op. cit., p. 159). Dér. de intellectualiser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 10. |