| INSPIRATEUR, -TRICE, adj. et subst. A. − [Correspond à inspirer I] 1. [Correspond à inspirer I B] Qui donne l'inspiration poétique, l'impulsion créatrice. Thème inspirateur; étincelle, intelligence, lecture, puissance inspiratrice; heures inspiratrices de la nuit. On recherchait l'honneur d'être au milieu du cercle, et de jouer ainsi le rôle de la muse inspiratrice (Péladan, Vice supr.,1884, p. 135).La fièvre de mes crises de foie est inspiratrice, elle me fait trouver cette nuit pour mon dernier tableau de La Faustin le mâchonnement de la renoncule scélérate (Goncourt, Journal,1893, p. 457).C'est une vision brève de pastorale sacrée, dont on trouverait chez Haendel certains traits inspirateurs, et qui n'a pas été oubliée par Berlioz (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 363). − Emploi subst. Il a commencé d'écrire Évangéline avec l'illusion d'en venir rapidement à bout, ayant sous les yeux, chaque jour, l'inspiratrice et le modèle (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 932).C'est une œuvre de jeunesse dont l'auteur n'a procuré qu'une seule édition. Elle touche à la perfection et elle fut la meilleure inspiratrice de tous les théoriciens ultérieurs du nombre (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 71). 2. [Correspond à inspirer I C] Qui est l'instigateur de quelque chose, qui suggère, influence. L'idée religieuse a été, chez les Anciens, le souffle inspirateur et organisateur de la société (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 164).Dès que je reverrai, là, devant moi, vos yeux inspirateurs de ce qu'il faut penser et faire, je ne penserai plus de mon propre fonds, je penserai à travers vous (Vogüé, Morts,1899, p. 235). − [En parlant d'une pers.] :
M. Joubert n'était pas seulement d'un bon conseil; il était inspirateur. Il n'y avait rien de plus utile quand on s'occupait d'un sujet que de l'en entretenir. Il vous disait des choses de l'autre monde, mais quelques-unes de vraies et de neuves, et auxquelles on n'aurait jamais pensé.
Sainte-Beuve, Cahiers, Paris, Gallimard, 1973[ca 1847], p. 366. − Emploi subst. Inspirateur d'une évolution, d'une tactique; rôle d'inspirateur. Il fut dénoncé sans relâche à la tribune et dans la presse comme le protecteur des émigrés et le chef d'un « comité autrichien » dont l'inspiratrice aurait été la reine (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 64).M. Carl Schmitt (...) fut un des inspirateurs et des conseillers intellectuels du nouveau régime (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 110).Il semble bien que la compétition et le hasard soient les grands inspirateurs de ceux qui ont à prendre des décisions (Jeux et sports,1967, p. 769). B. − [Correspond à inspirer II] ANAT. Muscle inspirateur. Muscle qui sert à l'inspiration de l'air dans les poumons. Les inspirations deviennent encore plus striduleuses, et les efforts des muscles inspirateurs sont de plus en plus prononcés (Bretonneau, Inflamm. tissu muqueux,1826, p. 304). Prononc. et Orth. : [ε
̃spiʀatœ:ʀ], [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. I. 1. Subst. a) xives. [date du ms.] « celui qui inspire » (J. Goulain, Trad. du Ration. de G. Durant, B.N. 437, fo125 vods Gdf. Compl.); de nouv. 1800 (Boiste); b) 1787 [date de l'éd.] l'inspirateur des beaux-arts (Marmontel, Mém. VI ds Littré); 1803 litt. Ô toi l'inspiratrice et l'objet de mes chants (Delille, Pitié, I, p. 34); 2. adj. 1798 génie inspirateur (Ac.). II. 1765 anat. muscles inspirateurs (Encyclop. t. 14, p. 182). I empr. au b. lat. inspirator « celui qui inspire ». II dér. savant de inspirer*; suff. -(at)eur2*. Fréq. abs. littér. : 152. |