| INSOLATION, subst. fém. A. − Exposition de quelqu'un ou de quelque chose aux rayons du soleil. L'insolation est très favorable aux enfants nés faibles. Faire sécher des plantes par insolation (Ac.1835, 1878).Les bouts [des rails de mines] (...) sont jointifs, sans qu'il soit nécessaire de laisser à leur dilatation le même jeu qu'à la surface, où ils se trouvent exposés aux effets de l'insolation et aux variations des saisons (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 688).On séparera les divers corps de bâtiment pour n'apporter aucune entrave à l'aération et à l'insolation (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 288).Les feuilles des marronniers, déjà bronzées et mordorées du côté de l'insolation, crépitaient à petit feu (Arnoux, Paris,1939, p. 283). ♦ P. métaph. Ce bonhomme (...) revenant de Compiègne avec une insolation d'enthousiasme, disant devant sa femme : « Voilà les huit jours les plus heureux de ma vie! » (Goncourt, Journal,1867, p. 317).Frappée de l'insolation de sa propre beauté, accoutumée à ne voir dans le mariage qu'une commission monstrueuse perçue sur les hommes, (...), Mrs Beaumont fut capturée au moment où elle s'y attendait le moins (Morand, Rococo,1933, p. 150). − P. méton., PATHOL. État morbide, parfois mortel, provoqué par l'exposition prolongée à un soleil ardent (ou à une chaleur intense). Insolation bénigne, grave; cas d'insolation. Ma femme a attrapé une insolation. (...) je crois qu'elle perd la tête, depuis quelque temps! (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Abandonné, 1884, p. 473).Après trois ou quatre heures de station debout dans la pleine chaleur de l'après-midi, (...) nous avions la tête bourdonnante et les membres gourds. Il arrivait même que quelqu'un d'entre nous, pris d'insolation, s'écroulât (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 46). B. − Spécialement 1. MÉTÉOR. Temps pendant lequel le soleil a brillé, quantité de chaleur solaire reçue par la terre. Insolation faible, forte; durée d'insolation. Ces vents d'ouest qui (...) prolongent jusqu'au nord du lac Ladoga les influences océaniques, compensent la faiblesse de l'insolation et la brièveté des étés par une douceur relative de température (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 141).Des cartes représentant la répartition des températures, de la pluviosité et de l'insolation (Météor. fr.,1963, p. 17). 2. PHOT. et HÉLIOGRAVURE. Exposition d'une préparation sensible à la lumière. L'insolation par le dos donne la finesse du trait et le brillant de l'image une fois tirée (Villon, Dessin. et impr.,1932, p. 596).V. insoler ex. : Phototypie. − Procédé à plat, et le plus simple en apparence des procédés mécaniques : l'original est photographié, et reporté par insolation sur une dalle de verre recouverte de gélatine sensibilisée. La dalle est traitée de sorte que les parties insolées deviennent hydrofuges.
Arts et litt.,1935, p. 28-15. Prononc. et Orth. : [ε
̃sɔlasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1575 « exposition de certaines substances à la chaleur, à la lumière solaire » (Paré,
Œuvres complètes, XXV, 24, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 561); b) 1575 « action des rayons du soleil sur un objet » (Id., ibid., XXV, 42, t. 3, p. 598); 2. 1834 pathol. (Journ. de méd. et de chir. pratiques, V, 470-471 ds Quem. DDL t. 8); 3. 1867 météor. (Littré). Dér. sav., en -(a)tion*, du lat. insolare (v. insoler). On trouve aussi insolatio « exposition » dans l'Histoire naturelle de Pline. Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. Quem. DDL t. 14. |