| INSANITÉ, subst. fém. A. − Déraison, folie; état, comportement d'une personne qui est privée de son bon sens, de sa raison. Quand on arrive à ce point d'insanité, il faut des douches, tout simplement (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 345).Il savait qu'il faut compter avec l'insanité des filles amoureuses (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1127): Les irrégularités qu'on avait observées depuis quelque temps dans Junot, et qui avaient pris leur source dans ses excès, éclatèrent en insanité complète.
Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 879. − Faire l'insanité de + subst./ + inf.Commettre la folie de faire quelque chose. Il avait déjà fait l'insanité de son honteux mariage (Proust, Sodome,1922, p. 678).J'ai fait cette insanité d'accepter la mort, et de l'accepter avec élan (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 640). B. − Au plur. Actions, paroles qui sont dictées par une absence de jugement, de bon sens. Finissons donc notre partie, ça vaudra mieux que de dire des insanités (Colette, Cl. école,1900, p. 120).Sa conversation était un tissu d'insanités (Montherl., Célibataires,1934, p. 762). REM. Insanie, subst. fém.Folie, insanité. Ouvrage de Dieu, nous devons nous conserver purs de chimères et d'insanies (Sand, Corresp., t. 5, 1864, p. 72). Prononc. et Orth. : [ε
̃sanite]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1. 1784 « état d'un esprit malade, folie » (Courrier de l'Europe, v. insane); 2. 1845 (Besch. : Acte d'insanité. C'est une insanité. Votre conduite n'est qu'un tissu absurde d'insanités). Empr. à l'angl.insanity attesté dep. la fin du xvies. (NED), lui-même dér. de insane ou empr. au lat. insanitas « maladie, état malsain » et « maladie mentale, folie » moins cour. que insania qui est à l'orig. du fr. du xvies. insanie « folie » (cf. Gdf. et Hug.). Fréq. abs. littér. : 70. |