| INLASSABLE, adj. Qui ne se lasse pas; que rien ne lasse. A. − [En parlant d'une pers., qqf. d'un animal] Synon. infatigable.Travailleur, insecte inlassable. Les mouches inlassables de juin qu'il ne pouvait chasser de cette face suante [de son frère] (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 11).Les poches déformées, toujours pleines des livres que l'inlassable chercheur savait dégotter sur les quais (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 315). B. − [En parlant de qualités, d'activités] Synon. incessant, inépuisable.Curiosité, dévouement, gentillesse inlassable. Immense et inlassable effort d'organisation (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 501): Cela coupait agréablement la visite, qui me paraissait interminable; car la cousine profitait de l'inlassable patience de ma mère pour l'accabler du récit de ses fastidieux griefs contre sa fille, ou son banquier, ou son notaire, ou son pasteur...
Gide, Si le grain,1924, p. 527. Rem. Terme condamné par certains puristes qui auraient préféré illassable (cf. Thomas 1956, Dupré 1972 et bbg. infra). REM. Inlassé, -ée, adj.,hapax. On parlait (...) de l'existence de plaisir inlassée et inlassable de Catulle Mendès, de l'émoustillement de collégien qu'il continuait à avoir près de la femme (Goncourt, Journal,1891, p. 73). Prononc. : [ε
̃lasabl̥] ou d'apr. las [-lɑ-]. Étymol. et Hist. 1. 1869 « incessant, inépuisable » (Goncourt, MmeGervaisais, p. 618 : parole inlassable et coulante); 2. 1933 « infatigable » (Mauriac, loc. cit.). Dér. de lasser*; préf. in-1*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 149. DÉR. Inlassablement, adv.D'une manière inlassable, sans se fatiguer. Synon. continuellement.Répéter inlassablement les mêmes phrases; écouter inlassablement les plaintes de qqn. Tout ce peuple errant, cosmopolite, qui promène inlassablement sa curiosité ou son ennui, débarque ici chaque jour plus nombreux (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 89).Vieilles filles inlassablement marieuses autant que célibataires endurcies (Mounier, Traité caract.,1946, p. 354).Les larmes roulaient inlassablement sur son visage (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 175).− [ε
̃lasabləmɑ
̃] ou [ε
̃lɑ-]. Cf. inlassable. − 1reattest. 1907 (Nouv. lar. ill.); de inlassable, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 160. BBG. − Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 141. - Pauli 1921, p. 73. |