| INITIATEUR, -TRICE, adj. et subst. I. − Emploi adj. Qui initie; qui sert à initier, à l'initiation. Épreuves initiatrices (Durry, Nerval,1956, p. 102).Vertu initiatrice (Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 505): 1. II [Albert-le-Grand] avait passé à Cologne où il établit sa chaire, où il se posa comme l'hiérophante initiateur de l'Allemagne.
Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 43. II. − Emploi subst. Celui, celle qui initie, qui procède à une initiation A. − en faisant participer quelqu'un à la connaissance de quelque chose qu'il ignorait jusque là. La société, qui est la grande et universelle initiatrice (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p. 207): 2. Je faisais causer mon professeur, et sur toutes choses il était brillant et intéressant; mais je ne m'initiai avec lui qu'à la beauté des détails (...) mon malgache, c'est ainsi que j'appelais Néraud, était un initiateur admirable, et j'étais encore en âge d'apprendre. Il ne tenait qu'à moi de m'instruire d'une manière générale...
Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 69. B. − en étant le premier à ouvrir un domaine nouveau à la connaissance humaine. Ces études, dis-je, ont eu, en 1821, il y a tantôt soixante ans, pour initiateur... je vais plus loin, pour inventeur, − l'homme de génie dont j'ai le pesant honneur d'être le fils (Pailleron, Monde où l'on s'ennuie,1869, II, 1, p. 75).C'est ainsi que Renan nous apparaît comme l'initiateur de ce culte esthétique, de cette « pure gratuité de l'art » (Massis, Jugements,1923, p. 96). − P. ext. Celui qui est le créateur de quelque chose. L'objectif que vous envisagez (...) est celui que la France s'est fixé (...) et que Lyautey, initiateur du Maroc moderne, n'a jamais cessé de poursuivre (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 224). Prononc. et Orth. : [inisjatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1. 1586 « celui qui initie à un système » prestres initiateurs (Le Loyer, Hist. des Spectres, 705, éd. 1605 ds Delb. Notes mss), attest. isolée; à nouv. au xixes. 1821 adj. et fig. génie conducteur et initiateur... à travers les mystères de la vie (J. de Maistre, Eclairciss. sur sacrif., p. 308); 2. a) 1834 « celui qui enseigne le premier à un autre une chose qu'il ignore » des initiateurs... à la piété (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, p. 185); b) 1840 « celui qui ouvre une voie nouvelle dans une connaissance humaine » (P. Leroux, Humanité, t. 1, p. 142). Empr. au b. lat.initiator « celui qui initie » formé sur le supin initiatum de initiare (v. initier). Fréq. abs. littér. : 106. |